Art contemporain : Olivia Breleur, la galeriste antillaise de l’hexagone

"Cerfs volants", photographie couleur, jet d'encre sur papier baryté de la Brésilienne Iris Della Roca (expo à la Maëlle Galerie jusqu'au 22 novembre 2014).
La Martiniquaise Olivia Breleur, fondatrice et directrice de Maëlle Galerie à Paris, est à ce jour la seule galeriste antillaise d’art contemporain de l’hexagone. Nous l’avons rencontrée sur son lieu d’exposition dans le quartier de Belleville. Portrait. 

C’est à cinq minutes du métro, au début de la rue Ramponeau, au coeur du quartier multiculturel et grouillant d’activité de Belleville, dans le 20e arrondissement de Paris. La Maëlle Galerie existe depuis deux ans et s’est installée depuis mars 2014 à Belleville, en provenance du 15e. « Un choix stratégique », note Olivia Breleur, sa fondatrice, les yeux pétillants de malice derrière ses lunettes aux montures blanches.  
 
Belleville abrite en effet une quinzaine de galeries d’art, dont une majeure partie est présente chaque année à la Foire internationale d’art contemporain (FIAC), qui vient de se terminer ce week-end. Et le quartier accueille également durant un mois la Biennale de Belleville. Ça bouge dans le secteur. « Il y a une qualité de passage des visiteurs dans ma galerie », constate Olivia Breleur. « Environ 10 à 30 personnes par jour. J’ai des acheteurs occasionnels mais également des collectionneurs qui viennent me voir ».

Quatorze artistes, des Antilles à l'Australie 

La native de la commune de Rivière-Pilote en Martinique peut s’enorgueillir d’être la seule galeriste antillaise de l’hexagone, avec une présence à la fois physique et en ligne. « Nous représentons actuellement quatorze artistes, essentiellement des artistes de Guadeloupe, de Martinique et de Guyane, mais aussi d’Haïti, des Îles Canaries, du Brésil, de France, de Pologne et d’Australie », précise-t-elle. Jusqu’au 22 novembre, la Maëlle Galerie accueille une exposition photo de la Brésilienne Iris Della Roca autour des enfants des favelas de Rio et des quartiers de Clichy-sous-Bois.

« Pour devenir galeriste je crois qu’il faut d’abord une passion démesurée pour les artistes que l’on représente. Il faut un parcours qui n’est pas forcément linéaire. (…) Je pense qu’il y a des enjeux particuliers pour les artistes de la Caraïbe en termes de visibilité », souligne Olivia Breleur.

Son parcours est celui d’une passionnée d’art : Diplôme national d'arts plastiques (DNAP) puis Diplôme national supérieur d'expression plastique (DNSEP) du Campus caraïbéen des arts de Fort-de-France, et enfin MBA en management du marché de l’art du groupe Ecoles d’arts et de culture (EAC) à Paris, soit dit en passant sept ans d’études en tout !

Métier relationnel

« Le défi de ma galerie est de promouvoir les artistes que je représente sur le plan national et international, lors des foires où l’on rencontre des collectionneurs du monde entier », dit-elle. « Mon objectif est aussi de diversifier et d’affirmer une ligne artistique. Je souhaite ouvrir l’espace caribéen et faire dialoguer des artistes de manière transversale » ajoute Olivia Breleur.
 
« C’est une profession ou le réseau se tisse dans le temps », souligne la jeune galeriste. Dans ce métier essentiellement relationnel, Olivia Breleur rencontre aussi bien des collectionneurs chevronnés, que des investisseurs ou des acheteurs novices. Elle accompagne d’ailleurs ces derniers dans leur démarche d’acquisition.  
 
Et les affaires marchent plutôt bien en ce moment. « J’ai triplé mon chiffre d’affaires depuis que je suis installée à Belleville », confie la Martiniquaise, qui tient à dire qu’elle a monté son entreprise « sur fonds propres ». « Un investissement risqué », mais qui est en très bonne voie de fructifier.

Maëlle Galerie (maellegalerie.com)
Du mardi au samedi de 14h à 19h
1-3 rue Ramponeau 
75020 Paris 
M° Belleville