Les Antilles "antan lontan" racontées par l’écrivain guadeloupéen Ernest Pépin

Ernest Pépin
Dans un bel ouvrage illustré de 300 photographies des années 1900, le romancier guadeloupéen Ernest Pépin restitue avec poésie les scènes quotidiennes du passé de la Guadeloupe et de la Martinique, avec le bonheur d’écriture qu’on lui connaît.
C’est un livre de photographies d’époque mais c’est aussi une invite à la (re)découverte du patrimoine et de l’histoire de la Guadeloupe et de la Martinique auxquelles nous convient les éditions Hervé Chopin et l’écrivain Ernest Pépin dans cette nouvelle version de « Scènes des Antilles antan lontan ».

L’ouvrage a été conçu à partir de quelque 300 cartes postales des années 1900, issues de collections privées et prises sur le vif dans les campagnes et communes des Antilles françaises. La narration est organisée autour de cinq thématiques : « La dynastie de l’eau », « L’honneur de la terre », « Au menu des jours quotidiens », « Merveilleux butins d’antan » et « Les échos de l’histoire ». Elles montrent les durs labeurs et l’enracinement spécifique liés à l’histoire de ces territoires, de même que la dignité et la force de survie qui anime les populations qui les habitent. Comme le dit Ernest Pépin, ces photos « ne sont pas des plongées inertes dans un temps révolu ». « Elles sont des irruptions de présences qui sommeillent en nous et qui nous révèlent à nous-mêmes le sens de nos profondeurs ».
 
 

« Il est salutaire de rappeler que tout être humain est d’abord une filiation, une continuité, une maturation par où se forge la densité collective (Ernest Pépin)


Laissons encore la parole à l’auteur. « Nous sommes d’irréductibles survies et d’irrémédiables survivances. (…) Lorsque rien n’est donné, hormis les traces des pays d’avant ; lorsque furent détruits les trésors symboliques, mythiques, de l’humaine condition ; lorsque l’injustice sociale se doublait de l’injustice raciale ; lorsque plantations, cannes, usines conspiraient à écraser l’espérance ; il fallait recoudre le déchiré de la mémoire, tâtonner dans les marges obscures des bourgs et des villes, édifier, malgré tout, le vivant et le vivable… Et c’est de là que sont sortis notre cuisine, notre carnaval, nos fêtes indiennes, nos musiques et nos danses et plus encore, notre créole… »  
 
                                                                                                                                                                 
Ernest Pépin, « Scènes des Antilles antan lontan » (nouvelle édition) - HC éditions, 144 pages, 28,50 euros.

Né en 1950 au Lamentin en Guadeloupe, Ernest Pépin est auteur de nombreux romans, de nouvelles, de poésies et d’écrits pour la jeunesse. Parmi ses livres les plus connus, on trouve notamment « L’Homme au bâton » (Gallimard, 1992), « Le Tango de la haine » (Gallimard, 1999) et « Le Griot de la peinture » (Caraïbéditions, 2014, Prix de la fiction au Salon international du livre insulaire d'Ouessant).