Les pays membres du Forum des îles du Pacifique ont accepté la candidature de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie française. Jusqu'ici membres associés, ces deux collectivités d'outre-mer devraient siéger comme membres à part entière dès le prochain Forum qui aura lieu en 2017 aux îles Samoa.
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Le Forum des Iles du Pacifique, jusqu'ici composé de seize pays indépendants, a accepté en son sein la Polynésie française et la Nouvelle-Calédonie, ont indiqué samedi soir à Palikir les chefs d'Etat océaniens réunis en sommet. Les deux collectivités demandaient leur intégration depuis plusieurs années, mais les Etats insulaires craignaient que la France en profite pour intervenir dans la politique régionale. Le processus d'intégration est désormais lancé et la Polynésie française comme la Nouvelle-Calédonie devraient siéger au Forum en tant que membres à part entière l'an prochain aux Îles Samoa.
Regardez les explications de Calédonie 1ère, avec la réaction de Philippe Germain, le président du gouvernement calédonien.
La France favorable à cette candidature
La France soutenait cette candidature portée par les présidents de ces deux collectivités autonomes, Edouard Fritch pour la Polynésie française et Philippe Germain pour la Nouvelle-Calédonie, qui ont fait part de leur satisfaction après cette décision.
Jusqu'ici, elles n'étaient que membres associés de cette organisation qui se penche sur les grands enjeux régionaux, tels que le réchauffement climatique ou la surveillance des pêches. L'affaire du Rainbow Warrior, ce navire coulé par les services secrets français, et les essais nucléaires en Polynésie française ont suscité de vives tensions entre les pays de la zone et la France jusqu'à la fin des années 90. Les rapports entre la France et les deux pays les plus influents du Pacifique se sont cependant améliorés, d'abord avec l'Australie, puis avec la Nouvelle-Zélande, comme l'a montré une visite en mai à Auckland du Premier ministre français Manuel Valls.
Nouvelle-Zélande et Australie favorables
Le Premier ministre néo-zélandais John Key a pris à plusieurs reprises position en faveur de cette intégration. Les chefs d'Etat de l'ensemble culturel polynésien, regroupés dans le Polynesian Leaders Group (PLG), y étaient également favorables, tandis que les Micronésiens affichaient une neutralité bienveillante. La position la plus incertaine était celles des Mélanésiens, proches du mouvement FLNKS en Nouvelle-Calédonie.
Les indépendantistes contre l'intégration immédiate
Un leader indépendantiste kanak, Roch Wamytan, avait écrit au Forum pour qu'il repousse cette intégration au-delà du référendum sur l'avenir statutaire de la Nouvelle-Calédonie, prévu en 2018. Le leader indépendantiste polynésien Oscar Temaru avait aussi milité contre l'intégration des collectivités françaises, estimant qu'elles ne pouvaient pas avoir lieu avant l'indépendance. L'autre collectivité française du Pacifique, Wallis-et-Futuna, n'est que membre
observateur. L'intégration de pays non indépendants entrouvre aussi la porte aux îles autonomes
telles que Guam ou les Samoa américaines.
Regardez la réaction d'Edouard Fritch, le président de la Polynésie française, au téléphone de Polynésie 1ère:
Regardez la réaction d'Edouard Fritch, le président de la Polynésie française, au téléphone de Polynésie 1ère: