La groseille, star des fêtes de fin d'année, victime des pluies

Les productions de groseilles ont en partie pris l'eau, à un peu plus d'un mois des fêtes de fin d'année. Les agriculteurs sont inquiets. Pourront-ils répondre à la demande des consommateurs, très friands de cette fleur, dont le sirop, notamment, est un incontournable sur les tables de Noël ? 

Risque de pénurie de groseilles

Certains agriculteurs font partie des victimes des intempéries des jours derniers. Les pluies diluviennes engendrées par les ondes tropicales n°48, 49 et 50, ont inondé plusieurs exploitations. C'est le cas d'une partie des parcelles d'Yvelle Athalys-Neel, Section "Pointe-à-Retz", à Morne-à-l'Eau, où elle cultive un des produits phares de la fin d'année en Guadeloupe : la groseille-pays.
Durant les festivités de Noël, cette fleur se consomme, chez nous, en jus, en sirop, en gelée, en punch (avec modération) ou s'invite parmi les ingrédients des pâtisseries de fin d'année.
Mais avec les inondations, la production a pris un sacré coup et cette variété d'hibiscus, au goût acidulé et aux mille vertus, se fait rare.
 

Une production en partie perdue

Restons sur l'exploitation d'Yvelle Athalys-Neel, qui s'est lancée dans l'agriculture biologique il y a 14 ans.
Il y a une semaine, au plus fort des perturbations météorologiques, une partie de ses terres étaient sous l'eau. Et elles sont, encore aujourd'hui, imbibées d'eau. Les plants de groseilles n'ont pas survécu. Les résultats de six mois de dur labeur sont désormais perdus.

Cette fleur est pourrie jusqu'au noyau. Même les graines qui sont restées sur pied pourrissent, à cause des inondations. L'eau a complètement asphyxié la plante et elle ne peut plus produire de chlorophylle

Yvelle Athalys-Neel, responsable de l'exploitation "Bio Morne", à Morne-à-L'eau

A côté des fruits et des légumes, les fleurs de groseilles avaient pour rôle d'attirer les abeilles, afin que ces dernières pollinisent les concombres, les "50 hommes", les aubergines, etc. Mais les groseilles-pays sont aussi une valeur ajoutée de l'exploitation, à part entière... en temps normal. 
Seulement voilà, faute de production suffisante, cette année, Yvelle n'enfilera pas son tablier pour fabriquer du sirop et de la confiture.
 

La nécessité de produire différemment

Alors que le changement climatique produit déjà ses effets, les professionnels de l'agriculture doivent trouver les ressources pour se renouveler.

On réfléchit à faire autrement, puisque c'est déjà les marques du changement climatique. On a eu, cette année, une sécheresse et un hivernage très prononcés.

Yvelle Athalys-Neel, responsable de l'exploitation "Bio Morne", à Morne-à-L'eau

Yvelle ne compte sur aucune aide, pour compenser ses pertes. En agriculture biologique, les rendements sont souvent trop faibles, pour y avoir droit. Qu'à cela ne tienne ! L'agricultrice entend bien continuer de produire sans engrais et sans produits chimiques.
 

En vidéo

A (re)voir le reportage de Marie-Lyne Plaisir et Ludovic Gaydu, sur l'exploitation "Bio Morne" d'Yvelle Athalys-Neel, à Morne-à-L'eau :