Porte-conteneurs échoué : 750 tonnes de fioul à pomper

Du matériel anti-pollution a été amené par barge ce week-end.
Extraire des cuves à combustible environ 750 tonnes de fioul lourd, tel est l'objectif en ligne de mire sur le récif Durand, où est toujours échoué le porte-conteneurs Kea Trader. Et sa cargaison. Récapitulatif près d'une semaine après l'accident.

Echoué de nuit

Peu après 1 heure du matin dans la nuit du mardi 11 au mercredi 12 juillet, le Kea Trader s’est échoué de toute sa longueur sur le récif Durand. Un récif situé en pleine mer, à 50 milles nautiques au sud-est de Maré - 92 kilomètres - mais un récif bien connu et cartographié depuis un siècle. D'où l'incompréhension face à cet échouement. Celui-ci n’a pas causé de victime et aucune pollution extérieure n’a été signalée.


Un navire livré cette année

Le porte-conteneurs arrivait de Papeete et se dirigeait vers le port de Nouméa. Le Kea Trader dépend de l’armateur Lomar Shipping et bat pavillon maltais. Il a été livré cette année par les chantiers chinois Guangzhou Wenchong. Le navire fait 184 mètres de long et 30 de large. Il peut transporter 2194 conteneurs de 20 pieds, sur le pont et en cale.

Des hommes à bord

L’équipage se trouve toujours à bord. Il a été rejoint, le jour de l’accident, par une équipe d’évaluation et d’intervention hélitreuillée par Puma, c’est-à-dire des experts maritimes civils et militaires. Puis le lendemain par une équipe de la société de sauvetage privée Ardent Oceania Salvage. Diligentée par l’armateur, elle est chargée de prévenir les risques de pollutions et d’étudier la possibilité d’un renflouement.

Effets collatéraux

Parmi les centaines de conteneurs transportés par le Kea Trader, environ 130 destinés à la Calédonie, qui amenaient des produits frais et surgelés, du matériel médical pour le Médipôle, des véhicules, des jouets… L’échouement du navire a donc aussi un impact économique. Regardez le reportage d’Alexandre Rosada et de José Solia.
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Enorme déploiement 

Les moyens déployés sont énormes. Affrété par l’armateur, le remorqueur Marcel-Viratelle de la société Reviso parvenait sur place lundi, transportant une barge avec du matériel anti-pollution de la base navale.
Dimanche 15 juillet, 25 tonnes de matériel spécialisé arrivaient par avion cargo à Tontouta, avant d’être acheminés par hélicoptère et par barge. Un second avion est attendu ce jeudi, en provenance de Singapour.
Signalons encore que deux spécialistes du Ceppol, Centre d’expertises pratiques de lutte antipollution, sont venus exprès de Métropole. Ou que le Louis-Hénin, navire du  GOP, le Groupe oécanographique du Pacifique, a aussi rallié le secteur pour des relevés hydrographiques. Et en plus du dispositif jusque-là déployé par les forces armées, le D’Entrecasteaux était prévu sur zone ce mardi matin.
Chargement du matériel anti-pollution de l'Etat, par précaution, en juillet 2017.

Un calendrier au long cours

Situation délicate que ce porte-conteneurs prisonnier de la mer qui fera tôt ou tard son œuvre. Situation prise en charge à la fois par l’Etat, la Nouvelle-Calédonie et l’armateur. Un plan d’action a été déployé pour gérer les risques de pollution. En commençant par extraire des cuves à combustible environ 750 tonnes de fioul lourd.
Le transbordement de cet hydrocarbure très visqueux pourrait commencer en fin de semaine. Les opérations de renflouement pourraient prendre plusieurs mois. Quant au renflouement, pourrait durer plusieurs semaines, voire des mois. Le capitaine de vaisseau Jean-Louis Fournier, commandant de la zone maritime, était l’invité de Thérèse Waïa au journal télévisé du 17 juillet. Il a rappelé quelles étaient les priorités.
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