Prison avec sursis et interdiction de stade pour le supporter niçois ayant visé le Réunionnais Dimitri Payet

Le supporter niçois auteur d'un coup de pied vers Dimitri Payet lors des incidents ayant provoqué l'arrêt définitif du match de football Nice-Marseille fin août a été condamné jeudi à un an de prison avec sursis et cinq ans d'interdiction de stade.

Cette condamnation prononcée par le tribunal correctionnel de Nice est inférieure aux réquisitions de la procureure, qui avait réclamé un an d'emprisonnement dont six mois ferme.

Pas de prison ferme   

Tony Calzoni, intérimaire de 28 ans et supporter de l'OGC Nice depuis son enfance, échappe donc à la prison ferme mais sa peine est assortie d'une période de deux ans de suivi probatoire et d'une "obligation de soins", et il devra justifier "d'un travail ou d'une formation".
    "Il n'y a pas d'emprisonnement ferme, nous n'avons pas entendu faire un exemple", a indiqué la présidente, lors du rendu du délibéré.

Interdiction de stade 

Le supporteur niçois est également interdit de stade "pendant 5 ans, soit l'interdiction maximale", a ajouté la présidente. Il devra "pointer au commissariat lors de chaque rencontre entre Nice et l'OM", mais il en sera dispensé pour les autres matches de l'OGC Nice.
"C'est une décision qui me paraît équilibrée et proportionnée et en-deçà des réquisitions du ministère public", a réagi Me Benjamin Taïeb, avocat du supporteur, qui "n'interjettera pas appel": "L'interdiction de stade de cinq ans est tout à fait légitime, donc mon client est satisfait de cette décision", a-t-il ajouté.

Les faits 

Le 22 août, lors de la 3e journée de Ligue 1, le match Nice-Olympique de Marseille avait été définitivement interrompu à la 78e minute, alors que Dimitri Payet, le meneur de jeu marseillais, qui s'apprêtait à tirer un corner, était la cible des supporters ultras niçois.

Touché au dos par une bouteille d'eau en plastique, Payet avait renvoyé le projectile vers le public. Des dizaines de supporters niçois avaient alors envahi la pelouse, provoquant une bagarre générale entre supporters, joueurs des deux équipes et membres de l'encadrement des deux clubs.

Selon les enregistrements vidéo, le supporteur avait été le premier à envahir la pelouse et s'était dirigé le pied en avant vers Payet. "Je suis descendu pour demander des comptes et des explications. J'ai vu plusieurs joueurs autour de moi et j'ai paniqué", s'était-il justifié lors de l'audience le 22 septembre.

Un match reprogrammé 

Au moment de ces graves incidents, Nice menait 1 à 0. Mais le match va être rejoué le 27 octobre sur terrain neutre et un point a été retiré à l'OGC Nice. 
Un autre supporter niçois, accusé d'avoir fait un salut nazi lors de la même rencontre, sera jugé le 13 octobre.