Un tarif bonifié pour l'électricité des éoliennes d'Outre-mer

Un parc d'éoliennes à Sainte-Suzanne (La Réunion)
Un arrêté du Ministère de l'énergie publié ce mercredi instaure des tarifs avantageux, pour l'électricité éolienne produite dans les DOM et rachetée par  EDF.
De l'électricité à 230 euros le mégawattheure. C'est le tarif auquel l'ensemble des départements d'Outre-mer, à l'exception de la Guyane de Mayotte pourront, pendant dix ans,  vendre leur énergie produite par leurs éoliennes à EDF; contre 110 euros jusqu'à présent. A titre de comparaison, ce tarif est fixé à 82 euros le MwH pour l'Hexagone.
 
Une bonne nouvelle pour Jérôme Billerey, président de la Commission Outre-mer du syndicat des énergies renouvelables, comme il s'en est ouvert à Radio Outremer 1ere.

"Ces tarifs étaient attendus depuis de nombreux mois, on était arrivés dans une situation ou, depuis 4 ou 5 ans, ou il était impossible de réaliser des projets éoliens"
, explique-t-il.

Billerey


 
Ce tarif bonifié, inférieur à ce que demandait le syndicat des énergies renouvelables sera dégressif passé un délai de 10 ans. Il se justifie par le fait que les territoires d'Outre-mer ne sont pas connectés au réseau national. La nécessité de produire l'énergie sur place entraine de nombreux surcouts et un recours plus fréquents à des centrales thermiques émettrices de CO2 (fioul, charbon, etc).
Des conditions ont néanmoins été fixées pour pouvoir bénéficier de ce tarif particulier. Selon le ministère de l'Ecologie, les éoliennes en question ne devront pas avoir eu recours à des réductions d'impôts " au titre de certains investissements réalisés outre-mer".
 
 

La Guyane exclue, une décision mal perçue

Au micro de Radio Outre-mer 1ere, Jérôme Billerey, est revenu sur l'exclusion de Mayotte et de la Guyane du dispositif. "Il parait très compliqué de faire des projets éoliens à Mayotte pour des raisons  de disponibilité de sites, et pour des raisons de vent", a-t-il précisé.
Quant à la Guyane, également hors dispositif, "le choix fait par le gouvernement est de limiter cet arrêté tarifaire au zones cycloniques qui imposent des technologies un peu particulières", a-t-il poursuivi. La Guyane n'étant pas en zone cyclonique, elle ne pourra donc bénéficier de ces tarifs avantageux, "ce qui pour nous est dommage", reconnaît Jérôme Billerey.

La décision gouvernementale a déclenché la colère des entrepreneurs guyanais.   Dans un communiqué, le groupement des entreprises des énergies renouvelables en Guyane (GENERG) s'étonne que "la promesse gouvernementale ne [vaille] que pour les Antilles et la Réunion".
"En conséquence, le projet d'implantation de 5 éoliennes dans la savane Matiti à Kourou, porté depuis plusieurs années par la société guyanaise Cr'Eole, ne pourra pas voir le jour", écrivent-ils. Un projet pourtant validé par le gouvernement en mars 2012.
Les entrepreneurs guyanais demandent également la création d'un arrêté concernant leur territoire.