Esclavage. Patrick Chamoiseau: "il faut concevoir la réparation dans un écosystème"

Le romancier martiniquais Patrick Chamoiseau
L'écrivain martiniquais a publié un court texte dans lequel il donne sa vision d'une réparation pour l'esclavage, un acte "qui relève d"'une volonté d'aller au mieux-humain".
Christiane Taubira ne s'est pas fait que des amis en se prononçant en faveur d'une réparation foncière pour l'esclavage dans une interview accordée au JDD. En premier lieu le président de la République François Hollande qui, lors des commémorations du 10 mai s'est a exprimé son opposition à cette idée.  "Il y aurait une note à payer et ensuite ce serait fini? Non, ce ne sera jamais réglé", avait-il assuré avant de souligner l'«impossible réparation» des ravages de l'esclavage.
 

"Il faut concevoir la réparation dans un écosystème"

Une attitude fustigée par l'écrivain martiniquais Patrick Chamoiseau. Dans une courte tribune publiée sur sa page Facebook et reprise sur de nombreux blogs, l'auteur de Texaco  prend parti pour la réparation. " En matière de colonisation, de traite et d'esclavage,  la réparation relève d'une volonté d'aller au mieux-humain : une complexe totalité", écrit-il. "Dès lors il faut la concevoir dans un écosystème", ajoute-t-il avant d'énumérer ses différentes formes: foncier, comme le souhaite la garde des Sceaux, mais aussi culturel, scientifique, éducationnel, artistique, symbolique… La liste est longue.
 
Soulignant la nécessité d'une "mise en place d'une instance de réflexion et de structuration", le lauréat du prix Goncourt en 1992 attaque les opposants à la réparation. " L'écarter en s'effarouchant d'une indécence comptable n'est qu'une manière caricaturale de ne rien entendre au concert obligé des mémoires", ajoute-t-il.