Rémi Jouty, 52 ans, a été nommé directeur du Bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile (BEA) en remplacement de Jean-Paul Troadec, qui part à la retraite, selon un arrêté paru mardi au Journal Officiel. Rémi Jouty, ingénieur général des Ponts, des eaux et des forêts, prendra donc ses fonctions le 1er janvier 2014. Né le 8 mai 1961, il occupe actuellement le poste d'adjoint à la Direction de la sécurité de l'aviation civile (DSAC), qui relève de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC).
Crash du Rio-Paris
Le nouveau directeur du BEA a effectué tout son parcours dans la sécurité aérienne. Il a notamment occupé le poste de chef du département des investigations du BEA d'octobre 2006 à fin décembre 2008. Il était alors à la tête d'une quarantaine d'enquêteurs. Jean-Paul Troadec, 65 ans, avait pour sa part pris les rênes du BEA en octobre 2009, en pleine enquête sur l'accident du vol AF447 d'Air France survenu le 1er juin au large du Brésil, dit "crash du Rio-Paris". Il avait pris la succession de Paul-Louis Arslanian, qui avait atteint la limite d'âge.
Des enquêtes très médiatiques
Jean-Paul Troadec termine son mandat après avoir clôturé deux enquêtes très médiatiques. Il aura fallu près de deux ans pour localiser l'épave du Rio-Paris abîmé en mer, suscitant suspicion des familles des 228 victimes et critiques sur la méthodologie. Des millions d'euros ont été dépensés pour retrouver puis repêcher les corps des victimes ainsi que les débris de l'Airbus A330. Le rapport final, publié le 5 juillet 2012, avait conclu à une combinaison de facteurs techniques et humains.
Crash de la Yemenia
Jean-Paul Troadec a également eu à gérer les investigations de l'accident de l'Airbus A310 de la compagnie Yemenia Airlines qui s'était abîmé en mer au large de Moroni (Comores), le 30 juin 2009. 152 personnes sont mortes dans ce crash. Seule, Bahia Bakari, à l'époque âgée de 14 ans a survécu à cet accident. La France a dépensé trois millions d'euros en opérations de recherches, permettant notamment de retrouver les boîtes noires. Le BEA en a ensuite décrypté le contenu. Jean-Paul Troadec avait à cette occasion ouvertement dénoncé l'attitude des autorités, estimant que les éléments récoltés suffisaient à comprendre le drame et donc à publier un rapport permettant d'ouvrir la voie à l'indemnisation des familles de victimes. Le rapport a finalement été publié à la fin du mois de juin 2013.