Victorin Lurel : "c'est une défaite personnelle"

Victorin Lurel, jeudi 27 mars, dans son bureau du ministère des Outre-mer
Le ministre des Outre-mer a accepté de se confier sur la défaite de la liste sur laquelle il figurait à Vieux-Habitants, en Guadeloupe. Il évoque également les résultats de la gauche Outre-mer et son avenir, à Paris où en Guadeloupe. 

La défaite de Vieux-Habitants

Victorin Lurel ne fait pas dans la langue de bois pour expliquer la défaite dés le premier tour de la liste socialiste, sur laquelle il figurait en 29ème et dernière position, dans son ex-fief de Vieux-Habitants:

 

Je le prends comme une défaite personnelle. Je me suis impliqué parce que je savais que c'était difficile. J'avais prévenu le président de la République avant le premier tour. Donc pour moi ce n'est pas une surprise.  












Concernant les causes de cette défaite électorale, Victorin Lurel estime que "Vieux-Habitants est toujours clivée (...) Le capital politique qu'on a laissé (ndlr: à son successeur à la mairie Georges Clairy) n'a pas prospéré, l'héritage a un peu été dilapidé (...)  La reconquête recommence tout de suite. On ne va rien lâcher.

Le premier tour des Municipales dans les Outre-mer

Le ministre des Outre-mer estime que les résultats obtenus par la gauche lors du premier tour, dimanche dernier, sont satisfaisants:

"Les résultats de la gauche sont très bons dans les Outre-mer. On fait mieux que dans l'hexagone ! Le président de la République le sait (...) La gauche progresse. Au total, la gauche c'est près de 55% des voix". ​










Le ministre des Outre-mer se veut optimiste pour le second tour, en espérant une hausse notable de la participation. Il pronostique de bons résultats en Guadeloupe ainsi qu'à La Réunion. "je suis convaincu qu'on va garder Saint-Denis, Saint-Paul et Saint Benoît où Jean-Claude Fruteau sera réélu." 

Le remaniement : "on verra"

Sur ce point, Victorin Lurel se veut philosophe: 
"Un remaniement, ça parait nécessaire. A quel moment faut-il le faire ? telle est la question. Le président tranchera. (...) Nous, ministres, nous savons que nous sommes dans un CDD hyper précaire. Vous dépendez d'une décision prise par un Homme, qui a en charge le destin de la Nation. On verra. J'avoue que je n'appréhende pas le remaniement ministériel. Quelle que soit ce que le président décidera, je sais qu'il me fait confiance (...) ce n'est pas un poste ministériel qui changera les relations personnelles que j'ai avec lui et avec Jean-Marc Ayrault."

"J'ai deux amours" 

A plusieurs reprises au cours de l'interview, Victorin Lurel revient sur ce point:

"j'ai deux amours : ce que je fais ici, au ministère des Outre-mer et puis la Guadeloupe (...) ce n'est pas incompatible".








Le ministre des Outre-mer explique avoir envie "de conduire la feuille de route ministérielle à son terme", avec trois dossiers majeurs: la déclinaison Outre-mer du pacte de responsabilité; la mise à plat de la fiscalité ; une loi sur le développement économique, la compétitivité et l'emploi. "Je crois être un bon ministre, qui a des résultats", dit encore Victorin Lurel. 

Mais dans le même temps, le ministre des Outre-mer reste très engagé dans la vie politique de son île, la Guadeloupe : "Quel est le problème lorsque vous êtes ministre ? C'est que vous n'êtes  plus sur le terrain (...) En étant absent trop longtemps, on sait qu'on prend un risque électoral. Victorin Lurel explique que, même s'il reste ministre, à Paris, il se préoccupera de très près des élections régionales de 2015. Il ne fait pas mystère de sa volonté de mener la liste socialiste pour cette échéance:
"Je sais bien qu'il y a une sorte de meute, de Lurel-bashing qui se pratique(...) mais il y a une petite chose que Lurel n'a pas oublié, c'est d'où il vient, c'est la Guadeloupe".