L'inquiétude grandit à l'Ifcass

La menace de fermeture de l' Institut de formation de Dieppe qui accueille chaque année des centaines d'ultramarins se fait de plus en plus pressante. Le personnel s'en remet désormais directement à François Hollande.

"Très égoïstement, très lucidement, j'ai peur pour mes enfants. Je suis abasourdie par le mépris avec lequel on considère leurs chances d'avenir." Ca ressemble presque à de la résignation. Alice Join, formatrice à l'Ifcass a laissé libre cours à son amertume. Chaque année, trois cent élèves, dont les deux tiers viennent des départements d'Outre-mer viennent en Haute-normandie se former aux métiers d'infirmier, aide-soignant ou encore éducateur spécialisé à l'Ifcass de Dieppe.

Mais l'institut de formation aux carrières administratives et sociales, est plus que jamais menacé de fermeture.Alice Join , également représentante du personnel a donc  pris sa plume pour s'adresser directement au président François Hollande, dans un courrier qu'elle a rendu public.
 
 

200 ultramarins accueillis chaque année

Quelques lignes pour rappeler la situation de l'Institut, dont les crédits ont diminué de moitié en 2010 sur une décision du Ministère des Affaires sociales. Quant au fonds de roulement que l'organisme avait réussi à mettre en placée développant ses formations; il sera épuisé en juin. "Je ne comprends pas dans quelle France nous leurrons ces jeunes sur la foi que l'Etat porte en eux (plus de 200 ultramarins accueillis chaque année en plus des normands bien sûr). Quel avenir, quelles promesses d'ascenseur social leur offrons nous? Si même l'Etat n'estime pas que cela vaille peine de se battre pour leur avenir? ", s'interroge Alice Jouin dans son courrier.


La représentante du personnel ajoute que le salariés de l'Ifcass se retrouveront "à la porte de pôle Emploi", dès le mois de septembre.


"Il est certainement beaucoup plus efficace de mettre quelques milliers d'euros dans le fonctionnement de notre Institut que dans le paiement mensuel de centaines de RSA ...









 
Le personnel a déjà saisi les politiques pour les alerter sur leur situation. La députée socialiste de la Seine-Maritime Sandrine Hurel a défendu leur cause. Mais ni Victorin Lurel, ex-ministre des Outre-mer, ni les parlementaires d'Outre-mer ne se sont  exprimés sur la question. Reste à voir si George Pau-Langevin, ex ministre à la Réussite éducative et depuis deux jours, en charge de la rue Oudinot sera plus concernée par l'avenir de centaines d'ultramarins.