Discriminations : Le changement, c'est pas maintenant !

Campagne, le changement c'est maintenant !
Un collectif d'associations de lutte contre les discriminations lance aujourd'hui sur les réseaux sociaux une campagne parodique pour dénoncer "les promesses non tenues" par le gouvernement. Deux visuels seront mis en ligne chaque jour jusqu'à dimanche, la journée internationale du rire.
Une trentaine d'associations jeunes et militantes estiment que François Hollande a gagné les élections présidentielles de 2012 grâce au vote des minorités. Mais depuis sa campagne et son fameux slogan "le changement, c'est maintenant", rien n'a vraiment changé selon ces associations. Le droit de vote des étrangers, la lutte contre les contrôles d'identité abusifs, l'accès aux droits des handicapés, tous ces dossiers n'ont pas avancé, dénonce le collectif qui rassemble des associations aussi diverses que le CRAN (Conseil représentatif des associations noires), Stop le contrôle au faciès, AC le feu, Brigade antinégrophobie, Jeudi noir, CCIF (collectif contre l'Islamophobie en France), Nous ne marcherons plus,  ou encore Mamans toutes égales.  

"Arrêtez d'être noir !"

Le collectif s'est donc lancé dans une opération de communication assez ironique que tous les leaders du mouvement relaient sur twitter et facebook. Deux visuels seront ainsi mis en ligne chaque jour jusqu'à dimanche, journée internationale du rire, à l'occasion de laquelle un rassemblement se tiendra dans un squatt parisien. 


A Marseille, "cette campagne répond à un besoin"

"Cette campagne répond à un besoin, explique Nassurdine Haïdari, président du CRAN PACA. Le président aime bien les blaques mais là, force est de constater qu'en deux ans rien n'a changé du point de vue des discriminations. La plus grande blaque, c'est la nomination de Manuel Valls. Lui qui trouvait qu'il n'y avait pas assez de "blancos" à Evry, qui a tenu des propos honteux sur les Roms vient d'être nommé premier Ministre. Moi je n'y croit plus", conclue Nassurdine Haïdari, ex-élu du PS dans les 1er et 7e arrondissements de Marseille. En l'espace d'une semaine, deux personnes ont été abattu dans les quartiers nord de la cité phocéenne, dont un jeune Comorien de 25 ans à la Busserine jeudi dernier. Nassurdine Haïdari estime que sa communauté est abandonnée. Il compte bien avec d'autres placarder ces affiches "arrêtez d'être noir ! Arrêtez d'être jeune !"  et faire entendre sa voix.