Les Chiliens sont là. En force. Un vrai débarquement, par les airs et par les routes. Ils seraient au moins 40 000 à avoir fait le déplacement pour supporter leur "Roja".
Le camp de base : Copacabana. Sur l'avenue qui longe la mythique plage : des centaines de camping-cars. La famille Ayala, elle, a élu domicile sur une station-service, juste en face du grand "shopping-center" de la FIFA.

Ils sont venus à huit. D'Iquique, à la frontière chilo-péruvienne. Juan-Carlos et Ximena, leurs trois enfants, deux cousins ainsi que le papy, Sergio, vivent tous dans le même camping-car.

Un périple de 12 000 kilomètres
Chili, Bolivie, Brésil, Paraguay, Argentine... Un périple d'un mois et 12 000 kilomètres avec en prime : la traversée des Andes. À l'aller comme au retour.

Une "aventura total" pour vivre un rêve. Qui a un prix. Les Ayala ont dû se priver pendant trois ans pour acheter leur maxi camping-car et économiser les 5 000 euros nécessaires au voyage. Une fortune pour cette famille de mineurs.
"On travaille à la mine de cuivre de Collahuasi depuis plusieurs générations", explique fièrement Sergio, du haut de ses 66 ans.

Pas encore trois ans et déjà le foot dans la peau
La Coupe du Monde, ils la vivent à 90 % dans leur maison roulante. "On a réussi à avoir des billets pour le premier match, Chili-Australie, mais depuis, on reste ici à Rio. Copacabana, c'est parfait. On regarde les matchs sur l'écran géant installé sur la plage... Et les enfants peuvent facilement aller se baigner !"
Le petit dernier, Oliveiro, n'a pas encore trois ans mais déjà le foot dans la peau, au point de vouloir dormir avec le maillot d'Edu Vargas, le buteur vedette de l'équipe chilienne.

"Certainement la dernière"
Assis au milieu des vêtements, des casseroles et des cartes routières, Sergio profite de l'instant. «J'ai vécu la Coupe du Monde de 1962 au Chili, avec la troisième place de la Roja et la victoire du Brésil de Pelé. Là, c'est la deuxième... Et certainement la dernière..."

Un personnage, ce Sergio. Qui n'hésite pas à nous mimer, aérosol à la main, le moment où, sur la route, il a dû prendre de l'oxygène pour réussir à passer les sommets à la frontière bolivienne, à près de 5 000 mètres d'altitude.

Dans quelques jours, les Ayala vont reprendre leur route. Toujours pleine de découvertes et de rencontres. "Le Brésil accueille la Coupe du monde, mais c'est NOTRE Coupe du Monde. C'est la Coupe du monde de toute l'Amérique du Sud !"
