Le Brésil pleure et il pleut sur Rio

L'Allemagne a balayé la Seleçao 7 buts à 1. Jamais le Brésil n'avait subi une telle défaite dans l'ère moderne de la Coupe du Monde. Et à domicile, en plus. L'humiliation est totale. Et pour alourdir l'addition, hier soir il pleuvait à Rio.
Sabrina, Erika, et Thais ont tout tenté pour que le vent tourne. "Au deuxième but, on a retourné nos maillots. Il fallait essayer un truc... Ça n'a pas marché. Au contraire." Pas de tristesse chez ces supportrices, mais de la "honte". Il n'y a "pas de mot" rajoute Thais. Pour elles, "il faut gagner le match pour la troisième place à Brasilia samedi". 

Dans le centre de Rio de Janeiro, la pluie redouble d'intensité. Il ne manquait plus que cela. Le Brésil pleure. 


"La Seleçao mérite cette défaite"

Tom, 14 ans essaie de se faufiler entre les gouttes. Pour ce Franco-Brésilien, "la Seleção mérite cette défaite." Bonnet sur la tête, ce supporter de Flamengo a beaucoup apprécié le super coup marketing de la Mannschaft avec son maillot rouge et noir, s'inspirant de celui de Flamengo (le club le plus populaire au Brésil) . Mais Tom se serait bien passé d'une telle déroute. "Je suis triste, car cette Coupe du Monde était très certainement la seule que j'aurais pu vivre à la maison. Et une victoire aurait été quelque chose de magique."


Un Brésilien content !

Si dans le quartier, il y en a un qui est content, c'est Pereira. Il voit la fin du tunnel. Encore ce soir, son petit restaurant est désert. "C'est bientôt fini et ça fait un mois que cela dure!" Depuis le 6 juin son chiffre d'affaires s'est effondré de 20%. "Avec cette Coupe y a plus personne. École, banque... Tout est fermé. Y'a trop de jours fériés !". Pereira a renvoyé ses serveurs à la maison. Chômage technique. "Y a rien à faire, et même pas une victoire à se mettre sous la dent."

Pereira continue. "Dans ce contexte, je n'accorde pas trop d'importance à cette défaite. J'ai déjà souffert assez avec cette Coupe du monde." Pour limiter les coûts, c'est sa nièce, Camilia, qui s'occupe de la caisse. Elle aussi ne comprend pas ce qu'il s'est passé. "Je suis triste. C'est une humiliation."


"Je n'ai jamais vu une chose pareille"

Quand il pleut, les Cariocas n'ont pas le moral. Mais quand il pleut et que la Seleção perd, les Cariocas n'ont vraiment pas le moral. À l'entrée d'un immeuble, les gardiens-portiers refont le match. Daniel et Ze Ramos n'attendaient pas cela de leur sélection nationale. Ze Ramos commence à s'emporter. "De toute ma vie, je n'ai jamais vu une chose pareille. Je ne suis pas triste. Je suis vraiment déçu. Une telle défaite à la maison ce n'est pas acceptable !" Les Brésiliens n'acceptent pas une telle gifle. C'est historique. Le neuvième plus important score de l'histoire des coupes du monde. Mais Ze Ramos reste assez philosophe. "Vous savez le jeu, c'est le jeu. Et gagne qui peut. "