A l'occasion de la rentrée scolaire, l'INSEE se penche sur la question du redoublement. Selon les régions, les élèves ne sont pas égaux face à cette pratique très française. L'Outre-mer, en particulier la Guyane, affiche un très fort taux de redoublement à l'entrée en 6ème.
A l'échelle de l'hexagone, les différences sont frappantes entre l'Ouest, la Région parisienne et le Nord de la France qui affiche les plus forts taux de redoublement (14,8% des élèves ont redoublé en primaire contre 9,2% à Paris). Outre-mer, la situation est encore plus grave. En moyenne 18% des écoliers arrivant en 6ème ont déjà redoublé et ce taux s'élève à 33% en Guyane. Regardez ce tableau comparatif établi grâce à l'étude de l'INSEE.
Pourquoi de telles différences ?
Comment expliquer ces différences de traitement entre les élèves d'Outre-mer et de l'hexagone ? L'INSEE avance plusieurs raisons. D'abord, plus le milieu social est favorisé, moins l'enfant risque de redoubler. A l'inverse, plus le milieu social est fragile, plus l'enfant est susceptible de redoubler. Toutefois, l'Institut note que la situation de la Guyane est exceptionnelle et qu'elle ne s'explique pas seulement pas le revenu moyen peu élevé de ses habitants.
Le redoublement mis en cause
Enfin, l'étude note que comparativement, les garçons redoublent plus que les filles. Ils sont 13,6% à redoubler avant la 6ème contre 11% pour les filles. Le CNESCO, le Conseil national d'évaluation des programmes mis en place par Vincent Peillon, ex-ministre de l'Education nationale, va bientôt rendre public un rapport intitulé : "Le redoublement : une aide à la réussite scolaire ?", qui ne manquera pas de remettre en cause cette pratique. Les chercheurs consultés par le CNESCO doutent fortement de l'utilité du redoublement sur le parcours scolaire et y voient au contraire un encouragement au décrochage.