Ariane, la fusée de Kourou affiche une bonne santé malgré le fiasco Galileo

A l'avant-veille d'un lancement, la société Arianespace a annoncé hier la signature de quatre nouveaux contrats pour des satellites lancés par la fusée Ariane 5. De quoi envisager l'avenir sereinement sur le plan spatial en Guyane, malgré le fiasco de Soyouz dans le programme Galileo.  
Les contrats, c’était l’obsession de Monsieur De Mesmaeker dans Gaston Lagaffe. C’est aussi le « Graal » d’Ariane. La société Arianespace ne peut pas vivre sans commande. Et heureusement, de ce côté-là, la source ne semble pas se tarir. Son PDG, Stéphane Israël a annoncé hier lors du World Satellite Business Week à Paris la signature de quatre contrats avec des opérateurs américain, japonais, coréen et britannique pour la mise en orbite de petits engins de télécommunications.

Leader du marché

Arianespace a largement communiqué sur ce succès qui porte à onze le nombre de contrats commerciaux et institutionnels signés depuis janvier 2014. La société se vante d’être le numéro 1 mondial, avec 60 % des mises en orbite de satellites commerciaux et un carnet de commandes qui  s'élève à plus de 4,5 milliards d'euros.
Satellite

Concurrence

De son côté, Space X, le nouveau concurrent américain d’Ariane affiche selon les Echos un carnet de commandes de 4 milliards de dollars. Ariane fait donc la course en tête, même si toujours selon le quotidien économique les prix de lancement de la fusée européenne sont deux fois plus chers. 

Ariane 5 ME ou Ariane 6 ?

Face à cette concurrence américaine, Arianespace doit toujours avoir « un coup » d’avance et c’est ce qui motive en ce moment les discussions sur le futur du lanceur. Selon le Parisien, deux options sont sur la table. "Soit une modification du lanceur actuel pour l’adapter aux demandes des clients friands de satellites de taille moyenne, parfois à propulsion électrique (plus léger que le carburant chimique), ce serait Ariane 5 ME. Soit une nouvelle Ariane 6, mais Paris et Berlin les principaux bailleurs de fonds ne sont pas d’accord sur la question".
Image du projet Ariane 6

Le fiasco Galileo

Autre incertitude : Arianespace va-t-elle continuer à opérer des lancements avec Soyouz, après le fiasco du 22 août dernier ? Ce jour-là, Soyouz partie de Sinnamary devait mettre en orbite deux satellites de la constellation Galileo, un système de guidage permettant aux Européens de ne plus dépendre du GPS américain. Malheureusement, les satellites ne sont pas arrivés à destination, mais à 17 000 kilomètres de l’orbite voulue, donc inutilisables. Deux commissions d’enquête, l’une russe, l’autre européenne tentent de comprendre ce qui a bien pu se produire. Selon Le Monde (version abonnés), dans cette affaire la responsabilité du fabricant russe est clairement pointée du doigt.
Echec de l'envoi des satellites pour Galileo (Reportage Itélé)
 

Prochain tir jeudi

En attendant, les résultats des enquêtes, la base spatiale de Kourou s’apprête à vivre jeudi son huitième tir depuis le début de l’année. Ariane 5 partira de Guyane pour lancer deux satellites de télécommunications australien et malaisien. Arianespace a prévu une fenêtre de tir comprise entre 18H21 et 19H23 heure de Kourou (entre 23H21 et 00H23 heure de Paris). Ce sera le 219e lancement d'Ariane et le 75e d'une Ariane 5.
Base spatiale de Kourou et de Sinnamary