Outre-mer aussi, les étudiants peuvent choisir l'Etat comme garant

Le Pôle universitaire régional de la Guadeloupe
Le dispositif de caution locative étudiante, qui permet aux étudiants de désigner l'Etat comme garant de leur loyer, sera également appliqué dans les départements d'Outre-mer dès cette année. A qui s'adresse-t-elle et comment en bénéficier ? Explications.
Une nouvelle avancée pour les étudiants Outre-mer ? Ce mercredi, au sortir du conseil des ministres, la ministre des Outre-mer George Pau-Langevin a annoncé que le dispositif de caution locative étudiante - la Clé -  serait opérationnel dans les départements d'Outre-mer dans les jours qui viennent.
 
Ce dispositif sera naturellement opérationnel dans les DOM dès cette rentrée universitaire, a tweeté la ministre mercredi après midi, au sortir du Conseil des Ministres.
 

 

La mesure a été annoncée ce lundi par la ministre de l'Enseignement supérieur Geneviève Fioraso sur le plan national. La ministre des Outre-mer a donc juste confirmé sa déclinaison dans les DOM. Cela ressemble à une bonne nouvelle, mais qu'en est-il vraiment?
 

Des conditions d'accès très sélectives

Concrètement, la CLé doit, selon le gouvernement, permettre aux étudiants de désigner l'Etat comme garant de leur loyer. Les locataires connaissent le système: lorsqu'ils veulent louer un bien, ils doivent tout d'abord fournir à leur bailleur un dépôt de garantie qui selon la loi, ne peut dépasser le montant d'un mois de loyer, hors charge.

 

A cela, les propriétaires, inquiets de la solvabilité de leurs locataires, demandent d'apporter un garant.  A charge pour ces étudiants de trouver un proche qui s'engage à payer le loyer au cas où le locataire ne serait pas en mesure de la faire. Une personne qui par ailleurs devra justifier de revenus assez conséquents pour pouvoir faire face à cette éventualité : le plus souvent, on demande au garant de justifier entre 2 à 5 fois le montant du loyer dont il veut se porter garant.

Les garants Outre-mer souvent refusés

Pas toujours évident. Déjà car, bien que ce soit illégal, de nombreux propriétaires refusent de louer leur bien à une personne dont les garants seraient de nationalité étrangère, ou même domiciliés Outre-mer. Avoir recours à l'Etat pourrait donc grandement faciliter l'accès au logement pour de nombreux étudiants.
 

Une cotisation mensuelle en contrepartie

Celui-ci est ouvert à tous les étudiants âgés de moins de 28 ans quel que soit leur logement, ceux du Crous, (Centre régional des œuvres universitaires et scolaires) compris. Les aspirants doivent remplir un formulaire. Le dispositif prend toute fois les allures d'un prêt : en effet les étudiants en bénéficiant  doivent verser une cotisation mensuelle (pas plus de 10,5 euros pour l'Ile-de-France, et 7,5 euros pour les autres régions) à l'Etat.  C'est avec ces cotisations que l'Etat alimentera le fonds lui permettant de régler les loyers impayés.
 
L'Observatoire de la vie étudiante estime que 16,5% des quelque 1,2 millions d'étudiants locataires  dans l'Hexagone comme dans les Outre-mer ont du mal à trouver un garant, soit un peu moins de 200 000 personnes concernées par ce dispositif. Dans Libération, Guillaume Houzel, directeur du Crous a déclaré estimer entre 4 000 et 8 000 le nombre de bénéficiaires du dispositif pour la rentrée universitaire 2014.