Vingt-trois cas ont été récemment détectés à Tahiti. Jusqu’à présent, la Polynésie française n’a jamais connu d’épidémie de chikungunya. Ce virus transmis par le moustique a déjà touché La Réunion, Mayotte, les Antilles, la Guyane et la Nouvelle-Calédonie.
Quelques cas en Polynésie et en Nouvelle-Calédonie
En Polynésie, l’Institut Malardé vient de rendre public la découverte de 23 cas de chikungunya à Tahiti. C’est la première fois que la Polynésie est touchée par ce virus. En Nouvelle-Calédonie, en mars dernier, 30 personnes avaient contracté le chikungunya selon l’Institut Pasteur.
En parallèle, dès fin mars 2005, Mayotte a été également touchée par l’épidémie de chikungunya. Au total et pour l’ensemble de la période épidémique, 7 148 cas de Chikungunya ont été déclarés par les médecins à Mayotte. Ce chiffre ne reflète toutefois pas l’ampleur réelle de l’épidémie, car de nombreux patients n’ont pas eu recours aux services médicaux et n’ont donc pas été comptabilisés. Une enquête menée par l’ INVS a montré qu’environ un quart de la population de Mayotte déclarait avoir présenté des symptômes proches du chikungunya. Aucun certificat de décès portant la mention "Chikungunya" n’a été reçu par la Dass de Mayotte.
Le virus du chikungunya est transmis à l’homme par des piqûres de moustique (de genre Aedes). Il provoque chez les patients des douleurs articulaires aiguës. Les traitements existants sont uniquement symptomatiques. En langue Makondée, chikungunya signifie "qui marche courbé en avant", et évoque la posture adoptée par les malades en raison des intenses douleurs articulaires.
A quand un vaccin contre le chikungunya ?
L'Institut Pasteur y travaille depuis 2010. Frédéric Tangy, responsable de l'Unité vaccination joint par La1ère.fr nous affirme que ce vaccin est en bonne voie. "Nous avons fait les tests de phase 1. Dès la première injection, les individus ont développé des anticorps neutralisant le virus du chikungunya. Ce sont donc des résultats très encourageants". Ce vaccin fonctionne comme celui contre la rougeole. "Il pourrait, selon Frédéric Tangy, servir aux voyageurs". Mais il reste à obtenir les accords des Agences du médicament aussi bien en Autriche, siège du laboratoire Thémis qui travaille sur ce projet avec Pasteur, qu'en France. "Il faudra ensuite procéder aux tests de phase 2. Normalement ce genre de tests durent deux à trois ans, précise Frédéric Tangy. On essaie d'accélérer le plus possible le processus".