Exorcisme : verdict ce vendredi pour les quatre accusés antillais

Cour d'assises de Bobigny
C'est ce vendredi que la Cour d'assises de Seine-Saint-Denis rendra son verdict dans une affaire d'exorcisme. Quatre Antillais, jugés en appel, sont accusés d'avoir fait vivre un véritable supplice à une jeune femme de 19 ans. Selon eux, il s'agissait de "la libérer du diable". 
Antoinette, 19 ans aujourd'hui,a décrit avec horreur devant la cour d'Assises de Bobigny, ce qu'elle a subi en mai 2011, dans un appartement de la cité de la Grande Borne, à Grigny, dans l'Essonne. Elle a passé une semaine entière, attachée sur un matelas posé à même le sol, les bras en croix, avec du scotch sur les yeux, en buvant à peine. Pendant ces sept jours de calvaire, les quatre Antillais qui sont dans le box des accusés ont voulu, selon leurs dires "la libérer du diable", l'exorciser.

L'église adventiste du septième jour

Les quatre accusés comparaissent depuis une semaine pour "arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire avec torture ou acte de barbarie". Tous appartenaient à un mouvement évangéliste, l'Eglise adventiste du septième jour, qui compte 13 000 membres en France.


"A la recherche de Dieu"

A l'époque des faits, la jeune femme, originaire du Cameroun étaient "à la recherche de Dieu". Âgée de 16 ans à l'époque, dans un rassemblement du mouvement évangélique, elle fait la connaissance d'Eric, un adepte. Elle tombe très vite sous son influence, le considère comme un prophète et s'installe chez lui. Eric vit à la Grande borne, dans un appartement qu'il partage avec d'autres adeptes, Antillais comme lui : sa mère et deux amis.

Une "manifestation diabolique"

Dans le huis clos de cet appartement, un soir de mai 2011, Eric affirme que sa compagne présente les symptômes d'une manifestation diabolique. C'est à ce moment qu'il décide, aidé par sa mère et ses deux amis d'attacher la jeune femme au milieu du salon, dans la position du Christ en croix.
Pendant une semaine, ils récitent des psaumes et lui lancent "Démon, sors de ce corps".

Finalement, ce sont les parents d'Antoinette, inquiets de ne pas avoir de nouvelles de leur fille, qui donnent l'alerte. La jeune femme est saine et sauve mais épuisée et très amaigrie.

actes de torture

Lors de leur procès en première instance, les accusés n'ont pas varié dans leurs explications : ils ont expliqué être persuadé d'avoir agi "pour le bien" de la jeune femme. En première instance, ils avaient été condamnés à des peines allant de 3 à 6 ans de prison. A l'époque, le chef d'accusation "d'actes de torture ou de barbarie" n'avait finalement pas été retenu. La peine maximale est la réclusion criminelle à perpétuité.