Marcel Pierret, natif de Saint-Pierre et Miquelon, fusillé pendant la Grande Guerre

Exécution de deux soldats près de Pierrefonds (60), juillet 1915
A l'occasion du centenaire de l'armistice de la Première Guerre mondiale, la1ere.fr s'est plongée dans les archives du site Mémoires des Hommes. Voici l'histoire de Marcel Pierret, né à Saint-Pierre et Miquelon, l'un des deux Ultramarins recensés dans la catégorie "fusillés de la Grande Guerre".
Déclaré coupable de "refus d'obéissance et d'abandon de poste en présence de l'ennemi", le jeune Marcel Pierret, natif de Saint-Pierre et Miquelon, a été exécuté dans la nuit du 26 au 27 juin 1915 dans l'Oise  (voir sa fiche détaillée). Il fait partie des deux Ultramarins recensés par la base gouvernementale "Mémoire des hommes" dans la catégorie "fusillés de la Première Guerre mondiale" (1 008 soldats en tout). 
Juin 1915 : le jugement de Marcel Pierret, 21 ans, natif de Saint-Pierre et Miquelon

Lancé en 2003, ce site fournit gratuitement de très nombreuses archives. Parmi elles : les 66 pages de papier jauni du jugement de Marcel Pierret. Domicilié à Paris, ce Saint-Pierrais de 21 ans, célibataire, employé de commerce, s'engage dans l'armée en 1911. Quatre ans plus tard, il n'a plus la force de se battre. Les conclusions du rapporteur (à lire ci-dessous) permettent de visualiser la scène : dans la nuit du 15 juin 1915, près d'Offemont, en France Comté, le jeune homme refuse de sortir des tranchées pour partir au combat. Une attitude "criminelle" selon le Conseil de guerre, réuni dix jours plus tard.
Juin 1915, les conclusions du rapporteur concernant Marcel Pierret, natif de Saint-Pierre et Miquelon


"J'étais très fatigué"

Pour sa défense, le natif de Saint-Pierre et Miquelon avoue avoir pris peur. "Vous aviez pourtant eu le temps de vous habituer au danger ?" lui rétorque le Conseil de guerre. "C'est vrai, mais le 15 juin, j'étais très fatigué", concède le soldat, qui raconte avoir été évacué pour "fatigue générale" en septembre 1914.

Juin 1915 : extrait du jugement de Marcel Pierret, natif de Saint-Pierre et Miquelon

Dans son "relevé de punitions", on apprend que Marcel Pierret n'était pas bien vu de sa hiérarchie : "N'a pas nettoyé ses armes malgré les ordres…", "A manqué à la revue d'armes", "Très mauvais soldat"… Un comportement que son défenseur justifie par une forme de dépression : "N'est-il pas un névrosé, un neurasthénique, dont la volonté s'est trouvée annihilée par la maladie ?" a-t-il plaidé. "Je regrette", a déclaré Marcel Pierret. Rien n'y a fait. Reconnu coupable à l'unanimité, il a dû s'acquitter des frais de procédure (12 francs 55 centimes) avant d'être exécuté par balles dans les heures qui ont suivi le jugement.

Le procès verbal d'exécution à mort de Marcel Pierret, juin 1915