Cuba est à proximité des industries nord-américaines de l'acier inoxydable. La fin probable de l'embargo américain n'est pas une bonne nouvelle pour le métal calédonien.
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Le nickel de Guantanamo menace Nouméa et le Koniambo. La région autour de la base américaine de Guantanamo où sont détenus les prisonniers d'Al-Qaida regorge de nickel, mais aussi de cuivre, de zinc, et de chrome. Avec le tourisme, le nickel est la première source de devises étrangères pour Cuba.
Avec la fin prévisible de l'embargo américain, Cuba pourrait donc inonder le marché du nickel et fournir les usines métallurgiques de la "Belt Rust", la ceinture des usines d'acier inoxydable de la vallée de l'Ohio. À quelques centaines de kilomètres de côtes américaines, Cuba serait un concurrent redoutable pour le nickel calédonien dont la longue route emprunte le canal de Panama. Le métal de nickel "SLN 25" du groupe Eramet est déchargé à Savannah ou Baltimore, sur la côte Est des Etats-Unis. Le nickel calédonien a parcouru 13.000 kilomètres, le nickel cubain, si l'embargo était levé, serait à moins de 1000 kilomètres des ports américains.
Avec le tourisme, le nickel est la première source de devises étrangères pour Cuba
Les réserves de nickel de Cuba figurent parmi les plus importantes au monde. Comme la Nouvelle-Calédonie, la grande île de la Caraïbe possède environ le quart des réserves mondiales (800 millions de tonnes de réserves confirmées et 2 milliards de réserves probables). L'entreprise d'État Cubaniquel associée au canadien Sherrit International pourrait donc poser un très sérieux problème aux producteurs calédoniens de nickel. Le métal cubain, produit à bas coût, pourrait se tailler des parts de marché considérables en Amérique du Nord et en Europe.Le nickel cubain pourrait inonder le marché américain
Dans le centre de la Havane, au ministère de l'Economie et de l'Industrie, les analystes cubains consultent chaque jour l'évolution des cours mondiaux du nickel à la bourse des métaux de Londres (LME). Cuba se hisse en effet au cinquième rang mondial en tant que producteur avec près de 70.000 tonnes de métal produites en 2014. Et le nickel, qui vaut 16.000 dollars la tonne, est la première source de devises du gouvernement cubain. Les plans d'investissement prévoient de porter la production à 120.000 tonnes d'ici 2020.Avec la fin prévisible de l'embargo américain, Cuba pourrait donc inonder le marché du nickel et fournir les usines métallurgiques de la "Belt Rust", la ceinture des usines d'acier inoxydable de la vallée de l'Ohio. À quelques centaines de kilomètres de côtes américaines, Cuba serait un concurrent redoutable pour le nickel calédonien dont la longue route emprunte le canal de Panama. Le métal de nickel "SLN 25" du groupe Eramet est déchargé à Savannah ou Baltimore, sur la côte Est des Etats-Unis. Le nickel calédonien a parcouru 13.000 kilomètres, le nickel cubain, si l'embargo était levé, serait à moins de 1000 kilomètres des ports américains.