"Si AirAsia imagine qu’elle va nous faire taire, c’est une erreur", affirme l'avocat de la famille du copilote martiniquais

Un couple patiente à l'aéroport de Jakarta (Indonésie), le 28 décembre 2014. (BIMA SAKTI / AFP)
D’après les boîtes noires du vol d’AirAsia, le copilote martiniquais était aux commandes de l’appareil lors du crash en décembre. L'avocat de la famille de Rémi Plesel dénonce "une tentative grossière de la part d’AirAsia de détourner l’attention sur un non-événement".
"C’est une tentative grossière de la part d’AirAsia de détourner l’attention sur un non-événement", commente, agacé, Maître Eddy Arneton, l’avocat de la famille du copilote martiniquais du vol d’AirAsia.
Rémi Plesel était aux commandes de l'Airbus A320 juste avant le crash de l'appareil qui s'est abîmé le mois dernier en mer de Java. L’information a été donnée, ce jeudi, par la Commission nationale indonésienne de sécurité des transports qui a analysé les boîtes noires de l’appareil.

Des informations secrètes finalement divulguées

"On nous avait expliqué que les conclusions du rapport ne seraient pas diffusées et qu’elles étaient secrètes. Et voilà que cette information, même pas vérifiable, est divulguée. AirAsia tente de se dédouaner", affirme Maître Arneton, pour qui le problème reste l’absence d’autorisation de vol. "Le 28 décembre, l’avion était dans un couloir de vol surchargé, sans autorisation. Quand le pilote a demandé à changer de trajectoire en raison d’une masse nuageuse à 6h12, les contrôleurs aériens ne lui ont répondu qu’à 6h14. L’avion avait déjà disparu des écrans radars".

Maître Eddy Arneton, avocat de la famille de Remi Plésel.

Un vol fantôme ?

Il y a deux jours, la famille de Rémi Plesel avait déposé plainte contre la compagnie pour mise en danger de la vie d'autrui. "Si AirAsia imagine un instant que cette information sur Rémi Plesel va nous faire taire, c’est une erreur phénoménale, prévient Maître Arneton. Il existe, en Indonésie, un système qui consiste à emprunter un couloir aérien en faisant de la corruption de fonctionnaire. L’autorisation n’est pas officielle, mais l’avion peut voler. On peut alors parler de "vol fantôme". Si nous sommes dans ce cas de figure, alors la position la plus simple pour AirAsia est de dire qu’il s’agit d’une erreur humaine de la part du copilote, mais surtout pas de la compagnie ou de l’Etat".

Une enquête encore longue

Les raisons exactes du crash restent pour le moment inconnues. Un juge d'instruction français doit être désigné afin d'avoir accès au dossier et permettre à des experts judiciaires de se rendre sur place. De leur côté, les autorités indonésiennes disent avoir transmis un rapport préliminaire à l'Organisation de l'aviation civile internationale, en prévenant que le rapport définitif ne devrait pas être achevé avant six à sept mois.