Christiane Taubira comparée à un singe : le procès en appel aura bien lieu le 10 avril à Cayenne

La cour de cassation a finalement rejeté la demande de dépaysement du procès en appel de l'ex-candidate Front National Sophie Leclère, qui avait comparé la ministre de la justice à un singe. Le procès aura lieu à Cayenne le 10 avril, devant la cour d'appel. 
L'affaire avait éclaté lors de la préparation de la campagne électorale pour les élections municipales de 2014. Dans un reportage de l'émission Envoyé spécial diffusé sur France 2 en octobre 2013, l'ex-candidate Front National Anne-Sophie Leclère assumait apparemment sans difficulté un photomontage publié sur sa page Facebook comparant un petit singe (avec la mention "à 18 mois") à Christiane Taubira ("maintenant").
 

Exclue du FN

Niant tout "racisme", cette commerçante expliquait néanmoins préférer voir la ministre de la Justice "dans un arbre après les branches que comme ça, au gouvernement". Elle avait été exclue du FN avant les municipales.
 

Prison ferme en première instance

Saisi par le parti guyanais Walwari, co-fondé en 1992 par Christiane Taubira, le tribunal correctionnel de Cayenne avait condamné, le 15 juillet 2014, Anne-Sophie Leclère à neuf mois d'emprisonnement ferme, cinq ans d'inéligibilité et 50 000 euros d'amende. Le Front national avait, quant à lui, été condamné à
30 000 euros d'amende.
 

Requête en suspicion légitime

Elle avait fait appel du jugement, tout comme le Front National. L'avocat de l'ex-candidate FN, Jérôme Triomphe, avait déposé une demande de récusation
visant des magistrats de la cour d'appel de Cayenne, mais le procureur général près la Cour de cassation, Jean-Claude Marin, avait refusé que la haute juridiction l'examine. L'avocat avait finalement présenté une requête en suspicion légitime, qui vise l'ensemble d'une juridiction, en l'occurrence la cour d'appel de Cayenne.
 
Dans un arrêt daté du 10 février consulté par l'AFP, la chambre criminelle de la Cour de cassation a déclaré la requête recevable mais l'a rejetée. Le procès en appel, qui avait fait l'objet d'un renvoi dans l'attente de l'examen de la requête en suspicion légitime, se tiendra donc le 10 avril devant la cour
d'appel de Cayenne.