En Haïti, l'un des principaux partis politiques se retire du processus électoral

Des manifestants défilent à Port-au-Prince, le 4 septembre 2015, pour demander l’annulation totale du premier tour des élections législatives du 9 août.
L’un des principaux partis politiques d'Haïti, Vérité, a annoncé mardi son retrait du deuxième tour des élections législatives prévu le mois prochain, disant qu'il avait été la principale victime des violences qui avaient émaillé le premier tour. 
Il est encore difficile de dire à ce stade si le retrait de la plate-forme Vérité, liée à l'ancien président René Préval, va remettre en cause le deuxième tour du scrutin, prévu le 25 octobre, date à laquelle les Haïtiens doivent également se prononcer sur le nom du nouveau président. Ce même jour, le Conseil électoral provisoire (CEP) doit aussi réorganiser le premier tour des législatives dans les 25 circonscriptions où le vote a été annulé à la suite des violences du 9 août.
 

Turbulences

Mais la décision de Vérité est un nouvel obstacle à la stabilité dans un pays propice aux turbulences politiques : après la chute de la famille Duvalier, au pouvoir de 1957 à 1986, la vie politique sur l'île s'est déroulée au rythme des coups d'Etat et des fraudes électorales. Le parti Vérité est largement considéré comme le principal rival du PHTK (Parti Haïtien Tèt Kale), qui regroupe les partisans du président Michel Martelly.
 
Haïti est actuellement privé de parlement depuis une dissolution prononcée en janvier, le jour anniversaire du tremblement de terre de 2010 qui a fait plus de 200.000 morts. Depuis cette date, Michel Martelly gouverne par décret : la chambre basse est déserte et les dix sénateurs encore en poste, sur les 30 que compte normalement l'institution, ne permettent pas d'atteindre le quorum.