Attentats de Paris : réaction du Père René d'Huy après les obsèques du Guadeloupéen Jean-Jacques Kirchheim

Le père René d'Huy, d'origine guadeloupéenne, a célébré vendredi après-midi les obsèques du Guadeloupéen Jean-Jacques Kirchheim, tué au Bataclan le 13 novembre. La messe d'enterrement a eu lieu à l'église Notre-Dame-du-Rosaire à Saint-Maur-des-Fossés en banlieue parisienne d'où était originaire l'homme de 44 ans tombé sous les balles des terroristes. La1ere.fr l'a joint après la cérémonie.

Comment se sont déroulées les obsèques ?

Ce fut un grand moment de paix, un temps de partage et d'espérance avec les 800 personnes qui étaient venues rendre hommage à Jean-Jacques Kirchheim. Les deux amis qui étaient au Bataclan avec lui ainsi que sa compagne Faustine sont venus témoigner. Tous étaient blessés au cœur, mais ils ont voulu exprimer leur joie d'avoir connu Jean-Jacques. Ils ont raconté leur attachement commun à la musique, au rock en particulier.

Quel message avez-vous voulu faire passer dans votre homélie ?

J'ai voulu demander aux parents de Jean-Jacques et à ses amis d'accepter notre compassion, notre sympathie, notre présence. Nous étions tous là, venus de Saint-Maur ou de beaucoup plus loin. La Guadeloupe s'unit à nous, notamment la ville de Deshaies où toute la famille séjournait régulièrement et qui était chère à Jean-Jacques. L'île signifiait pour lui la liberté, les vacances, le bonheur.

Nous sommes présents pour entourer sa famille. Nous sommes avec eux chacun à notre manière, quelles que soient nos convictions.

Comment avez-vous vécu les évènements du 13 novembre et les jours qui ont suivi ?

Cela m'a rappelé l'époque où j'officiais en tant que professeur à l'université et prêtre à Jakarta en Indonésie dans les années 2000. Il y avait eu de nombreux attentats contre des lieux de culte chrétiens. Dans ces moments-là, nous devons rester unis, en Guadeloupe comme en métropole, face à ceux qui veulent faire régner la terreur.

J'ai aussi appelé à résister. Cela peut passer par la musique, un langage pour apprendre à aimer. Il faut continuer à sortir, aller aux concerts, boire des verres en terrasse. Enfin, j'ai adressé un message de confiance en la vie et en les autres. Ayons confiance en nous, sans cela, on ne peut rien faire !