La sécheresse due au phénomène climatique El Niño et les incendies qu'elle provoque ruinent l'environnement de ce point chaud de la biodiversité planétaire.
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Les scientifiques tirent la sonnette d'alarme. Depuis le mois de septembre, plus de 9.000 hectares ont été dévastés par les flammes. "Nous sommes confrontés à un des phénomènes El Nino les plus puissants depuis les années 1950", affirme Alexandre Peltier, météorologue de Météo France à Nouméa.
Caractérisé par une augmentation anormale de la température des eaux du Pacifique-Est, le long des côtes de l'Amérique du Sud, El Nino se traduit sur le Caillou par une baisse de la pluviométrie et des alizés vigoureux. "Cela assèche les sols et stresse le couvert végétal", explique Alexandre Peltier. En période El Nino, les pluies de la saison cyclonique, attendues en janvier-février, se font attendre ou sont moins abondantes.
Responsable du WWF (Fonds Mondial pour la Nature) dans l'archipel, Hubert Géraux estime que "l'urgence à court terme est l'envoi par la métropole d'un Canadair gros porteur (10.000 litres) et d'unités d'intervention de la sécurité civile". "Nos moyens techniques, humains et financiers sont insuffisants face à cette crise. La sécurité civile est obligée de faire des choix, en donnant la priorité à la protection des personnes et des biens", souligne ce défenseur de la nature. "Or, quand on laisse des incendies en évolution libre sur un 'hot spot' de la planète, on détruit sa biodiversité et sa ressource en eau", poursuit-il.
"L'impact des feux est surtout dramatique pour le micro-endémisme. En quelques heures, une espèce peut être rayée de la surface de la Nouvelle-Calédonie et de la terre! ", s'alarme Hubert Géraux. La faune est également menacée, particulièrement les oiseaux, dont la majorité des espèces niche en ce printemps austral.
Une fois éteints, les feux poursuivent leur action mortifère. Sous l'effet du ruissèlement, les rivières des bassins versants brûlés charrient des apports terrigènes, qui asphyxient poissons et crustacés tandis que la ressource en eau se tarit, faute de sols capables de jouer leur rôle d'éponge. "Il faut une action globale mais j'ai peur que la Nouvelle-Calédonie se réveille trop tard", s'inquiète le responsable du WWF, une allusion aux Assises du feu en 2006 dont les conclusions sont restées lettre morte.
Caractérisé par une augmentation anormale de la température des eaux du Pacifique-Est, le long des côtes de l'Amérique du Sud, El Nino se traduit sur le Caillou par une baisse de la pluviométrie et des alizés vigoureux. "Cela assèche les sols et stresse le couvert végétal", explique Alexandre Peltier. En période El Nino, les pluies de la saison cyclonique, attendues en janvier-février, se font attendre ou sont moins abondantes.
Moyens insuffisants
La grande majorité des feux de forêt est d'origine humaine. "Le contexte est exceptionnel. On recense depuis septembre plus de 650 feux. Si ça devait durer encore deux ou trois mois, la situation serait extrêmement préoccupante", avertit Eric Backès, directeur de la Sécurité civile. Les pompiers sont épuisés et l'enveloppe, prévue par le gouvernement local pour financer les rotations des quatre hélicoptères bombardier d'eau, est déjà à sec.Responsable du WWF (Fonds Mondial pour la Nature) dans l'archipel, Hubert Géraux estime que "l'urgence à court terme est l'envoi par la métropole d'un Canadair gros porteur (10.000 litres) et d'unités d'intervention de la sécurité civile". "Nos moyens techniques, humains et financiers sont insuffisants face à cette crise. La sécurité civile est obligée de faire des choix, en donnant la priorité à la protection des personnes et des biens", souligne ce défenseur de la nature. "Or, quand on laisse des incendies en évolution libre sur un 'hot spot' de la planète, on détruit sa biodiversité et sa ressource en eau", poursuit-il.
La biodiversité en danger
La Nouvelle-Calédonie possède un des taux d'endémisme les plus élevés au monde. Avec les espèces envahissantes (cerfs, cochons sauvages, fourmis...) et l'exploitation minière, les incendies sont les fossoyeurs de la biodiversité. Aujourd'hui, il ne subsiste qu'1% de la superficie originelle de la forêt sèche et environ 30% de celle de la forêt humide."L'impact des feux est surtout dramatique pour le micro-endémisme. En quelques heures, une espèce peut être rayée de la surface de la Nouvelle-Calédonie et de la terre! ", s'alarme Hubert Géraux. La faune est également menacée, particulièrement les oiseaux, dont la majorité des espèces niche en ce printemps austral.
Une fois éteints, les feux poursuivent leur action mortifère. Sous l'effet du ruissèlement, les rivières des bassins versants brûlés charrient des apports terrigènes, qui asphyxient poissons et crustacés tandis que la ressource en eau se tarit, faute de sols capables de jouer leur rôle d'éponge. "Il faut une action globale mais j'ai peur que la Nouvelle-Calédonie se réveille trop tard", s'inquiète le responsable du WWF, une allusion aux Assises du feu en 2006 dont les conclusions sont restées lettre morte.