Dans un entretien accordé au Monde, l'ancienne Garde des Sceaux revient sur son action au gouvernement, sa position sur la déchéance de nationalité et son dernier livre "Murmures à la jeunesse".
C'est une absente omniprésente. Depuis son départ du gouvernement mercredi 27 janvier, Christiane Taubira est partout dans les médias. Dernière sortie en date: une interview accordée au Monde.
L'ex-ministre de la Justice y donne les raisons de son départ après son désaccord sur la déchéance de nationalité et surtout explique son choix de ne pas avoir présenté sa démission dès le 23 décembre, lorsque le projet de loi a été présenté en Conseil des ministres. "Je ne voulais pas que le tumulte des événements brouille la lecture de mon départ, assure-t-elle, reconnaissant avoir un temps espéré un abandon ou une réécriture du texte. "Mais j'ai cependant compris très vite que, sur l'essentiel, il n'y aurait pas de retour en arrière et que, puisque l'on touchait là au cœur même de l'idée républicaine du droit de nationalité, ma place n'était plus au gouvernement."
Si elle reconnaît être "partie sur un désaccord politique majeur", elle rappelle une nouvelle fois son respect de "la fonction présidentielle" et refuse de "se poser en opposante politique" dans les prochains mois. La ministre a également précisé espérer que la déchéance de nationalité ne soit pas inscrite dans la Constitution. "Oui, j'espère très sincèrement que la gauche n'aura pas à assumer une telle décision."
Interrogée sur son successeur Jean-Jacques Urvoas, elle s'est abstenue de tout commentaire. "Vous le jugerez sur ses actes".
L'ex-ministre de la Justice y donne les raisons de son départ après son désaccord sur la déchéance de nationalité et surtout explique son choix de ne pas avoir présenté sa démission dès le 23 décembre, lorsque le projet de loi a été présenté en Conseil des ministres. "Je ne voulais pas que le tumulte des événements brouille la lecture de mon départ, assure-t-elle, reconnaissant avoir un temps espéré un abandon ou une réécriture du texte. "Mais j'ai cependant compris très vite que, sur l'essentiel, il n'y aurait pas de retour en arrière et que, puisque l'on touchait là au cœur même de l'idée républicaine du droit de nationalité, ma place n'était plus au gouvernement."
Sur l'inscription de la déchéance de nationalité dans la Constitution: J'espère que la gauche n'aura pas à assumer une telle décision.
Si elle reconnaît être "partie sur un désaccord politique majeur", elle rappelle une nouvelle fois son respect de "la fonction présidentielle" et refuse de "se poser en opposante politique" dans les prochains mois. La ministre a également précisé espérer que la déchéance de nationalité ne soit pas inscrite dans la Constitution. "Oui, j'espère très sincèrement que la gauche n'aura pas à assumer une telle décision."
"Je n'écris pas pour répondre à Manuel Valls"
Son livre "Murmures à la jeunesse" a été très critiqué par la droite qui a vu en sa publication une preuve de sa dispersion lors de son passage au gouvernement. "Durant quarante-cinq mois, j'ai passé mes jours, mes nuits et mes week-ends à travailler. Ce reproche n'a aucun sens", élude Christiane Taubira. Un livre qui a également été perçu comme une réponse au Premier ministre, argument balayé tout aussi rapidement. "Depuis trois ans et demi on me demande si je suis en désaccord avec Manuel Valls. Les désaccords existent, c'est incontestable. (…) Je n'écris pas pour répondre à Manuel Valls. Je m'adresse à la jeunesse".Interrogée sur son successeur Jean-Jacques Urvoas, elle s'est abstenue de tout commentaire. "Vous le jugerez sur ses actes".