Cinq Guyanais et deux Surinamais comparaissent pour le viol d’une lycéenne à Niort

Ce lundi matin s’ouvre à Niort le procès de huit hommes âgés de 22 à 36 ans, dont cinq sont soupçonnés d’avoir violé une “ fugueuse ” de 17 ans en janvier 2013. Il se tiendra à huis clos.
L'affaire avait connu à l'époque un très fort retentissement. Le 7 janvier 2013, une mère signale au commissariat de police la disparition de sa fille. Cette dernière était allée au lycée mais n'était pas rentrée à la maison. Sa mère confie alors à La Nouvelle République qu'elle "était en proie à un mal-être depuis quelque temps, avec des velléités d'indépendance." Deux jours plus tard, la jeune femme est retrouvée vers 5 h 20 du matin sur la voie publique, toujours à Niort, en compagnie de l'un des futurs accusé : Apensa Asente, dit "Herman", originaire de Guyane, déclare avoir rencontrée la jeune fille dans le centre-ville, puis l'avoir amenée chez lui, où ils avaient eu un rapport sexuel d'un commun accord. Inquiète sa mère l'emmène chez un médecin, puis au centre hospitalier de Niort. C'est là qu'elle indique, pour la première fois, avoir été victime d'agressions physiques et sexuelles répétées. Entendue de nouveau au commissariat, elle se mure das le silence, avant de tout raconter, le 31 janvier, aux policiers de Poitiers, désormais saisis de l'affaire. La peur du  principal mis en cause expliquerait son silence.

Ils auraient essayer de la violer, avec attouchements sexuels à la clé

L'enquête révèlera qu'"Herman" a bien croisé le chemin de la jeune femme. Il était accompagné de Michel Alentini, surnommé « Paca », lui aussi originaire de Guyane. La Nouvelle République indique qu'il l'aurait menaçé  avec une bouteille de whisky et la tenant par le cou, le premier l'entraînera dans des toilettes publiques. Les deux essaieront de la déshabiller, avec attouchements sexuels à la clé. Un comportement dont ils se renvoyaient, pendant l'enquête, la responsabilité. La victime perdra son téléphone mobile dans l'affaire, récupéré par "Paca", et sur lequel les messages de ses amis, de sa mère et de la police affluent. Elle le récupérera plus tard, mais sans pouvoir l'utiliser librement.

Apensa Asente a ensuite contraint l'adolescente à le suivre dans son appartement situé dans le quartier de la gare : comme elle refusait tout rapport sexuel avec lui, il l'aurait frappée avec la barre de fer après qu'elle a tenté de s'enfuir par la fenêtre de la salle de bains. Et l'aurait violée. Les investigations révéleront que la lycéenne avait eu, par le passé, des rapports sexuels avec des copains de son petit ami, issus de la communauté guyanaise, contre de l'argent (entre 20 € et 50 €), des vêtements ou du cannabis. 

"Herman", le seul encore en prison avant le procès 

L'accusé l'amènera ensuite jusqu'au studio de 25 m2 loué par un dénommé Nestor Assente rue Saint-Gelais, un logement réservé aux parties de console de jeux entre amis : elle y sera de nouveau violée, selon ses dires, par quatre hommes âgés de 24 à 36 ans aujourd'hui, dont l'un qu'elle connaissait, à tour de rôle et parfois à plusieurs. Deux autres étaient présents, sans la toucher.
Apensa Asente sera placé en garde à vue le 1er février 2013, au lendemain des toutes premières déclarations de la partie civile. Les autres interpellations surviendront entre le 26 mars et le 26 septembre de la même année, certains des accusés et des prévenus ne se trouvant plus, provisoirement ou définitivement, dans la région.
Les mises en examen suivront, avec quatre placements en détention provisoire, dont celle d'"Herman", le seul encore en prison avant le procès. Les sept autres sont placés sous contrôle judiciaire.

Sept des mis en cause sont natifs de Guyane, le dernier du Suriname. Certains avocats plaideront l'acquittement ou la relaxe, leurs clients parlant de relations sexuelles consenties ou d'absence même de rapport. Le procès débute ce lundi et se poursuivra jusqu'au vendredi 11 mars.