À Chirongui comme partout à Mayotte, les épaves de voitures sont incrustées dans le paysage. Souvent envahies par les mauvaises herbes, elles se décomposent petit à petit sous le regard désabusé voire inquiet des habitants.
- “Inadmissible, dangereux”
À ce jour, une centaine de véhicules a été identifiée sur la voie publique, une réelle nuisance car la plupart de ces épaves contiennent des déchets polluants. Des cimetières de tôle et d’acier dangereux pour les enfants qui en font leurs terrains de jeux. Au grand désarroi des habitants de la commune de Chirongui.
"C’est inadmissible qu’on ait toujours autant d’épaves sur les routes, pourtant nous avons lutté pour délocaliser la décharge qui était à Chirongui et finalement on se retrouve avec ça dans notre quotidien." Cet habitant exprime sa peur pour ses enfants qui jouent régulièrement dans les véhicules.
- Une brigade spéciale contre les saletés et les incivilités
Pour tenter de remédier à cette problématique, la ville de Chirongui a lancé depuis le 12 septembre dernier une vaste opération de retrait des véhicules accidentés ou hors d’usage sur ses routes. Une brigade nommée BASI, (Brigade Anti-Saletés et Incivilités) a vu le jour. Elle est composée de 10 Agents de la Surveillance de la Voie Publique (ASVP) et de 6 agents de la police municipale. Le directeur de la sécurité de la prévention et de la délinquance de la commune de Chirongui, Chamassi Chaharoumani, détaille cette action.
« Nous faisons ce qu’on appelle une prévention suivie par des verbalisations sur certains véhicules. L’objectif n’est pas de verbaliser à tout va, nous voulons sensibiliser les administrés sur l’intérêt d’avoir une ville propre pour éviter que cela pollue l’environnement et provoque des suraccidents avec des enfants qui jouent dans ces carcasses des véhicules abandonnés.»
Chaharoumani Chamassi / directeur de la sécurité de la prévention et de la délinquance de la commune de Chirongui
Les équipes ont déjà repéré une centaine de véhicules sur l’ancien terrain de foot de Chirongui, et d'autres éparpillés au bord de la route nationale et sur les routes communales. Des épaves amenées à disparaître.
- Un moyen de lutte contre la violence juvénile
Lutter contre ces carcasses de véhicules, c’est aussi lutter contre la délinquance. En effet, les jeunes s’en servent régulièrement pour monter des barrages de fortune en vue d’éventuels caillassages ou autres délits. Une raison supplémentaire pour la brigade BASI d'agir au plus vite. En Mahorais, “Basi” veut dire “ça suffit”, l’acronyme n'a sûrement pas été trouvé par hasard.