Airbags Takata : "Il y a urgence", alerte le député Max Mathiasin, "100 000 véhicules" seraient concernés en Outre-mer

Faire changer son airbag Takata s'avère parfois plus compliqué que prévu. C'est le cas dans une concession de Guadeloupe.
Les climats chauds et humides augmentent considérablement les risques d’explosion des airbags de la marque japonaise Takata. Sur les seize accidents mortels déjà recensés en France, quinze ont eu lieu dans les territoires ultramarins.

"Il y a urgence, seize morts déjà, dont quinze dans les territoires ultramarins", s’alarme Max Mathiasin. Le député (LIOT) de Guadeloupe a profité de la tribune des questions au gouvernement de ce mercredi 5 février pour alerter sur la dangerosité des airbags Takata. Ces équipements, mal conçus, risquent d’exploser et donc de blesser, voire de tuer, les conducteurs.

"Cela fait plus de dix ans que l’on sait que ces airbags ne sont pas adaptés aux climats tropicaux", dénonce l’élu, rappelant qu’un airbag défectueux a encore fait une victime la semaine dernière à La Réunion. En effet, la chaleur et l’humidité accélère la dégradation des airbags. Selon Max Mathiasin, "100 000 véhicules, rien qu’en Outre-mer" sont équipés d'airbags Takata, installés sur "plus de 140 modèles" de "30 marques" différentes.

"Le gouvernement semble enfin avoir pris l’ampleur du bilan dramatique de ce scandale industriel", poursuit Max Mathiasin, qui demande "un recensement fiable des véhicules concernés" et que le rappel des voitures soit rendu "obligatoire et effectif".

La réparation est "gratuite et rapide"

"Il s’agit avant tout de la responsabilité des constructeurs, mais les services du ministère sont fortement mobilisés pour faire accélérer le rythme des remplacements", a répondu le ministre des Transports, Philippe Tabarot. Pour inciter les conducteurs à faire changer leurs airbags, l’État a lancé une campagne de communication début janvier.

Nous avons encore besoin de communiquer en Outre-mer sur le sujet. Je tiens à rappeler que la réparation est gratuite et rapide.

Philippe Tabarot, ministre des Transports

Le ministère a aussi demandé en décembre dernier de rappeler "avant le 15 février" l’ensemble des véhicules qui ne feraient pas déjà l’objet d’un rappel. En parallèle, "une mission d’inspection" doit permettre de "renforcer les prérogatives" du ministère vis-à-vis des constructeurs. Philippe Tabarot a par ailleurs annoncé qu’il recevra "prochainement" les familles des victimes.