Alerte à la surconsommation de sucre chez les Calédoniens

Le sucre, facteur de nombreuses maladies.
Le diabète coûte chaque année dix milliards de francs à la Nouvelle-Calédonie. Ce lundi 6 novembre, l’Agence sanitaire et sociale lance une campagne de sensibilisation à la surconsommation d'un poison omniprésent dans notre alimentation : le sucre.

C'est un ami qui ne vous veut pas du bien. Pourtant sa saveur plaisante est présente partout : dans les sodas, les chips ou encore les plats préparés. La consommation excessive de sucre peut avoir de lourdes conséquences que le bon fonctionnement de l'organisme. On ne compte plus les études qui établissent le lien entre ce "plaisir" et l'augmentation de pathologies non transmissibles. 

"La consommation excessive de sucre est impliquée dans la plupart des maladies"  

"C'est d'abord le surpoids qui va se décliner en diabète mais aussi toutes les maladies cardio-vasculaires, le cancer, la déprime, alzheimer, les maladies neuro-dégénératives... La consommation excessive de sucre est impliquée dans la plupart des maladies d'aujourd'hui", explique le Dr Mégraoua, médecin en santé publique. Et de préciser que "les aliments sucrés n'amènent rien à la santé. Pas de vitamines, de sels minéraux, de fibres, d'acides gras et aminés. Ce sont des calories vides". 

Une forte dépendance physiologique au sucre 

Dans un pays où un tiers des Calédoniens consomme des boissons sucrées tous les jours, et où l'obésité est devenue le problème numéro un de santé publique, difficile de changer les comportements. D'autant que la dépendance physiologique au sucre est forte, l'industrie alimentaire ajoutant du fructose, glucose, saccharose et autres dérivés du sucre, dans un très grand nombre de produits. Un casse-tête pour de nombreuses personnes addicts au sucre, dont voici quelques témoignages : 

"Dans tout ce que je bois et mange, il y a beaucoup de sucre. C'est difficile d'arrêter. En plus, aujourd'hui, on trouve des boissons sucrées partout donc difficile de résister!"

"J'ai essayé d'arrêter le sucre, mais c'est toujours plus fort"

"Il y a une dizaine d'années, j'ai réduis ma consommation de sucre en choisissant des choses plus naturelles, par exemple le miel dans le thé, le sucre roux à la place du sucre blanc."

Comme pour se désintoxiquer de l'alcool ou du tabac, il est parfois nécessaire de demander de l'aide à un professionnel. "C'est difficile parce que c'est fait pour être addictif", explique la nutritionniste Rosine Deramane. "Au niveau industriel, il y a un combo "sucre, gras et sel" qui fait qu'on n'arrive pas à s'arrêter. Je ne connais personne qui dit "j'ai mangé une pomme et j'ai eu du mal à m'arrêter, j'en voulais encore une autre". Alors qu'un paquet de chips, on sait qu'une fois qu'on met la main dedans, voilà... C'est une addiction, il faut en avoir conscience", explique la médecin.


En Nouvelle-Calédonie, 40% des 18-60 ans sont atteints d'obésité. Ils seront les premiers concernés par la campagne de sensibilisation qui débute aujourd'hui.

Le reportage de Karine Arroyo et David Sigal :

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