Après Bakou en Azerbaïdjan, les "dernières colonies françaises" en congrès à Nouméa

Le congrès des colonies françaises en Azerbaïdjan, le 17 et 18 juillet.
Des représentants de mouvements indépendantistes de plusieurs territoires ultramarins et de Corse sont réunis jeudi et vendredi en Nouvelle-Calédonie pour le congrès constitutif du "Front international de décolonisation", à la veille du congrès du FLNKS qui se tient ce weekend.

"Des représentants de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane, de Corse et de Polynésie" sont réunis jeudi et vendredi en Nouvelle-Calédonie, a listé Dominique Fochi, secrétaire général de l'Union calédonienne, l'un des partis qui forment le FLNKS (Front de libération nationale kanak et socialiste). Ils sont présents pour le congrès constitutif du "Front international de décolonisation".

"Nous accueillons dans nos murs les frères du Front international de décolonisation qui se sont réunis il y a quelques mois en Azerbaïdjan et qui aspirent eux aussi à être libérés du joug colonial", a déclaré en marge d'une conférence de presse Aloiso Saiko du FLNKS, ce jeudi 23 janvier.

Les représentants des composantes du FLNKS réunis en conférence de presse, jeudi 23 janvier 2025.

"Des poissons dans le bocal colonial"

Le congrès de Nouméa réunit la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane, la Nouvelle-Calédonie, la Corse et la Polynésie française pour ce qui concerne la France et, côté néerlandais, Bonaire et la partie sud de l'île de Saint-Martin (Sint Maarten).

Ce "Congrès des dernières colonies françaises" doit "décider du nom, de la charte politique et des statuts du Front international de décolonisation", a précisé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux Francis Carole, président du Palima, le parti pour la libération de la Martinique.

L'objectif est de décider d'actions communes, a précisé Francis Carole. "Nous ne pouvons pas rester des poissons d'agrément dans le bocal colonial", a-t-il affirmé.

L'Azerbaïdjan absent

En juillet, des représentants de formations indépendantistes françaises s'étaient accordés sur la création d'un "front de libération" commun lors d'un congrès organisé en Azerbaïdjan, en pleine tension entre Paris et ce pays du Caucase.

Le Baku Initiative Group (BIG), une organisation promue par l'État azerbaïdjanais très impliquée dans le soutien aux mouvements indépendantistes français, a relayé sur ses réseaux sociaux l'évènement de jeudi et vendredi à Nouméa.

Depuis des mois, Paris accuse Bakou d'"ingérence" et de manipulation sur la Nouvelle-Calédonie et plus généralement sur les Outre-mer, dans un contexte de tensions entre les deux capitales en raison du soutien de la France à l'Arménie, le rival historique de l'Azerbaïdjan. Outre-mer la 1ère avait d'ailleurs consacré un numéro de son émission Et si on bougeait les lignes ? à cette question.

Mais Dominique Fochi se montre catégorique : "Aujourd'hui, l'Azerbaïdjan n'est plus dans l'organisation. Les mouvements des différents territoires se sont organisés eux-mêmes". Les participants doivent ensuite se rendre au congrès du FLNKS organisé samedi et dimanche dans le fief indépendantiste de Saint-Louis, au Mont-Dore.