En attendant le colloque Cyclope 2018 et la revue annuelle des matières premières

Le nickel, produit notamment en Nouvelle-Calédonie, progresse vendredi soir à Londres. De leur côté, les ressources et matières premières agricoles des Outre-mer reculent un peu. Les productions du Brésil et de la Côte d’Ivoire dominent le marché et déterminent les prix. 
Le nickel est resté sans grande direction cette semaine au LME de Londres. La flambée des prix du pétrole pèse sur le coût de l’énergie pour les fours des usines, et la remontée du dollar renchérit le prix d’achat du métal payé en monnaie américaine. « Les échanges sur le nickel ont été les plus serrés depuis le début de l’année […] le chiffre d’affaires est resté morose avec une baisse de 57 % sur la moyenne des 20 derniers jours » souligne le négociant Marex Spectron. Malgré tout, en fin de semaine, le cours du métal a repris des couleurs, le dollar perdant du terrain : « Pas d’autres explications pour expliquer cette reprise des métaux au LME » réagit Robin Bahr, directeur des analyses sur les métaux industriels pour la Société Générale à Londres, interrogé par La1ere. Les acteurs du marché des métaux effectuent des opérations financières complexes entre les stocks de nickel ou de cuivre du LME londonien, de la plateforme de Shanghai, le SHFE, et les entrepôts privés, qui ne reflètent pas forcément la santé de l'économie mondiale. « L’activité manufacturière chinoise a augmenté en avril, selon les données publiées la semaine dernière, reste à savoir si la tendance se confirmera sur l'ensemble du deuxième trimestre » indique le correspondant à Londres de l’AFP.

Nickel

Ce vendredi soir à Londres, le nickel s’échangeait autour de 14.117 dollars la tonne (6,37 dollars par livre). A 16H GMT le nickel gagnait 1,82 % - en très légère hausse de 0,66 % sur la semaine. Les trois multinationales présentes en Nouvelle-Calédonie ont enregistré de bonnes performances boursières : Eramet gagne 1,93 %, Glencore 1,89 % et Vale 2,50 %.

Le café efface ses gains, le cacao et le sucre reculent un peu.

Le café a effacé son rebond de la semaine précédente après un rapport mensuel de l'Organisation internationale du café (ICO) tandis que le cacao et le sucre ont un peu baissé cette semaine.

Les cours du robusta comme de l'arabica ont fortement reculé et effacé leurs gains de la semaine précédente pour renouer avec leurs niveaux de fin avril. Pourtant, dans son rapport mensuel publié en début de semaine, l'Organisation internationale du café (ICO) a estimé que le marché serait en léger déficit (-254.000 sacs de 60 kilogrammes) pour la saison 2017/2018, alors qu'elle tablait sur un surplus de l'offre le mois précédent. "L'institut officiel des statistiques du Brésil a revu à la hausse ses prévisions pour la récolte qui commence en 2018", ont ainsi détaillé les analystes du courtier I&M Smith. Le Brésil est le premier producteur mondial d'arabica et un producteur important de robusta.

Cacao

Le cacao a encore dépassé ses récents sommets à Londres, atteignant mardi 1.971 livres sterling la tonne, à son plus haut depuis un an et demi, mais les prix se sont repliés en fin de semaine. "La récolte de mi- saison va bientôt commencer en Côte d'Ivoire et au Ghana", a noté Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group.

Ces deux pays d'Afrique de l'Ouest représentent 40 % de la production mondiale, et leurs niveaux de production donnent le ton pour les prix mondiaux. "Des facteurs de baisse des prix commencent à poindre sur le marché, comme la hausse de la production ivoirienne en ce premier mois de la récolte de mi-saison", ont noté les analystes de FC Stone.

Sucre 

Les prix du sucre ont enregistré une légère baisse sur la semaine. Les marchés ont pris connaissance du rapport mensuel de l'Organisation internationale du sucre (ISO), qui a souligné que le marché souffrait de récoltes record en Inde et en Thaïlande, deux des quatre plus grands producteurs mondiaux. "L'ISO prévoit désormais un surplus de l'offre deux fois supérieur à celui prévu en mars", ont souligné les analystes de Commerzbank. "Le marché n'a plus qu'à attendre un répit venu d'un phénomène météorologique qui endommagerait les récoltes, ou une reprise de la demande, par exemple si la Chine assouplissait ses mesures douanières", a commenté Nick Penney, courtier chez Sucden.

Prix

Sur le marché des matières premières agricoles Liffe de Londres, la tonne de ROBUSTA pour livraison en juillet valait 1.742 dollars vendredi à 11H00 GMT, contre 1.827 dollars le vendredi précédent à 10H50 GMT. Sur l'ICE Futures US de New-York, la livre d'ARABICA pour livraison en juillet valait 119,25 cents, contre 124,30 cents sept jours auparavant. A New York, la livre de SUCRE BRUT pour livraison en juillet valait 11,18 cents, contre 11,66 cents sept jours auparavant.
À Londres, la tonne de CACAO pour livraison en juillet valait 1.918 livres sterling, contre 1.944 livres sterling le vendredi précédent. À New York, la tonne pour livraison en juillet valait 2.767 dollars, contre 2.833 dollars.

Cyclope 2018

Le rapport annuel Cyclope 2018 sera présenté mercredi prochain à Paris. Intitulé « Der Himmel lacht ! Die Erde jubilieret » (le ciel rayonne et la terre jubile), cette cantate religieuse de Johan Sebastien Bach a été choisie pour illustrer la reprise des cours des matières premières. Cyclope 2018 est placé sous la présidence du Professeur Philippe Chalmin, historien et économiste, spécialiste des marchés des matières premières.