Quelque 2000 représentants de tribus indigènes du Brésil ont commencé à occuper mercredi matin le centre de Brasilia pour faire valoir leurs droits à leurs terres ancestrales, encore plus menacés depuis l'arrivée au pouvoir du président d'extrême droite Jair Bolsonaro.
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Durant trois jours, des autochtones vont manifester et camper devant les centres emblématiques du pouvoir de la capitale brésilienne, participant à ce "Camp de la terre libre" ("Campamento Tierra Libre") qui rassemble chaque année plusieurs centaines de personnes depuis 2004. Les forces de l'ordre étaient très nombreuses dans le centre de la capitale, où des cordons de sécurité ont été mis en place, selon des journalistes de l'AFP.
"Notre camp se tient depuis plus de 15 ans de manière pacifique, dans le but de donner de la visibilité à nos luttes quotidiennes", s'est offusqué la Coordination des peuples indigènes du Brésil (APIB) dans un communiqué. "Si le général Augusto Heleno prétend empêcher les actes de violence, qu'il s'occupe des grands propriétaires terriens qui envahissent nos territoires et tuent nos familles". "2019 a commencé dans un contexte très lourd", selon l'appel au rassemblement de l'APIB, qui attend au total quelque 5000 représentants indigènes de tout le pays.
Selon de nombreuses ONG et associations, les invasions de terres indigènes se sont multipliées sous le gouvernement Bolsonaro. Quelque 800.000 autochtones et 305 ethnies vivent au Brésil, pays-continent de 209 millions d'habitants
"Nos terres sont sacrées"
Des représentants indigènes en tenue traditionnelle chantaient. Sur des bannières qu'ils arboraient on pouvait lire : "Nos terres sont sacrées. Pas d'extractions minières sur nos territoires", ou "Nous exigeons les démarcations de nos terres". Redoutant des troubles, le ministre de la Justice et de la Sécurité publique Sergio Moro a ordonné la mobilisation de la Force nationale sur l'Esplanade des ministères et de la Place des Trois pouvoirs où sont situés le gouvernement, le Congrès et la Cour suprême. Il a pris cette mesure après une demande du général Augusto Heleno, chef du cabinet de la Sécurité institutionnelle, soucieux "d'empêcher les actes de violence de la part des manifestants"."Notre camp se tient depuis plus de 15 ans de manière pacifique, dans le but de donner de la visibilité à nos luttes quotidiennes", s'est offusqué la Coordination des peuples indigènes du Brésil (APIB) dans un communiqué. "Si le général Augusto Heleno prétend empêcher les actes de violence, qu'il s'occupe des grands propriétaires terriens qui envahissent nos territoires et tuent nos familles". "2019 a commencé dans un contexte très lourd", selon l'appel au rassemblement de l'APIB, qui attend au total quelque 5000 représentants indigènes de tout le pays.
Doléances
La liste des doléances des populations autochtones ne cesse de s'allonger depuis l'élection en janvier du président d'extrême droite Jair Bolsonaro. La Funai, organisme public chargé des questions indigènes, s'est vu retirer ses attributions en matière de démarcation des terres et d'octroi de licences environnementales au profit d'un ministère de l'Agriculture totalement acquis à la cause de l'agro-business.Selon de nombreuses ONG et associations, les invasions de terres indigènes se sont multipliées sous le gouvernement Bolsonaro. Quelque 800.000 autochtones et 305 ethnies vivent au Brésil, pays-continent de 209 millions d'habitants