Aïssa Maïga a, une nouvelle fois, dénoncé le manque de diversité dans le cinéma français lors de la 45e cérémonie des Cesar. Brillant pour les uns, gênant pour les autres, le discours de l'actrice a été l'un des moments forts de cette soirée du vendredi 29 février.
Elle était chargée de remettre le César du meilleur espoir féminin vendredi soir. Si le prix est allé à Lyna Khoudri pour son rôle dans “Papicha”, c'est finalement le discours d'Aïssa Maïga qui a marqué les esprits. Une nouvelle fois, elle a appelé à plus de diversité dans le cinéma français.
"Dès que je me retrouve dans une grande réunion du métier, je ne peux pas m'empêcher de compter le nombre de noirs et de non-blancs dans la salle", a-t-elle déclaré après avoir listé quelques-uns des comédiens noirs présents dans la salle. "J'ai toujours pu compter sur les doigts d'une main le nombre de non-blancs", a ensuite déploré l'actrice de 44 ans.
"L'inclusion ne peut se faire sans vous"
On a survécu au whitewashing, au blackface, aux tonnes de rôles de dealers, de femmes de ménages à l'accent bwana, on a survécu aux rôles de terroristes, à tous les rôles de filles hypersexualisées...
"Et en fait, on voudrait vous dire, on ne va pas laisser le cinéma français tranquille (...) La bonne nouvelle, c'est que l'inclusion ne peut se faire sans vous", a insisté l'actrice, présidente des collectifs "50/50" et "Noire n'est pas mon métier".
#BlackCesars
Le discours d'Aïssa Maïga n'a pas fait l'unanimité. Salués par de nombreux internautes, ses propos ont aussi suscité l'incompréhension de certains, notamment quand elle s'est adressée à l'acteur Vincent Cassel, présent dans la salle : "J'en ai oublié un. Vincent Cassel. C'était toi le renoi du cinéma français avant la diversité!" Écoutez-la dans l'extrait ci-dessous :
"On est une famille, on se dit tout non ?" : @AissaMaiga, présidente des collectifs 50/50 et Noire n'est pas mon métier.
À la veille de la cérémonie des César, Aïssa Maïga et une trentaine d’acteurs et réalisateurs avaient déjà signé une tribune dans le journal Le Parisien. Ils réclamaient une inclusion urgente de professionnels du 7e art issus des Outre-mer et des immigrations.