La vaccination à court terme doit cibler "les personnes âgées de 65 ans et plus, notamment celles présentant des comorbidités (hypertension artérielle, diabète, maladies cardiovasculaires, respiratoires, rénales, hépatiques et neurovasculaires)". C'est ce qu'a jugé la Haute autorité de santé (HAS) ce mercredi 5 mars.
Alors qu'un premier vaccin est autorisé en France, elle a été saisie en urgence par le ministère de la Santé pour définir une stratégie de court terme afin de prévenir l'apparition de formes graves et/ou chroniques parmi les populations à risque à La Réunion et à Mayotte.
Au vu notamment des données sur l'épidémie actuelle de chikungunya à La Réunion et les épidémies passées dans ces deux îles mais aussi des caractéristiques du vaccin Ixchiq (Valneva) et du "nombre limité de doses", elle recommande de vacciner en priorité des populations à risque de formes graves n'ayant jamais eu dans le passé de diagnostic d'infection par le virus.
Contre-indiquée chez les immunodéprimés
Plus de la moitié des cas graves de chikungunya concernent des patients de 65 ans et plus. Après les seniors, la vaccination doit bénéficier prioritairement aux personnes âgées de 18 à 64 ans ayant des comorbidités, selon la HAS. Vu leur "rôle indispensable dans la gestion de l'épidémie et leur exposition particulière aux moustiques", les professionnels de la lutte antivectorielle sont ajoutés.
En revanche, l'utilisation du vaccin Ixchiq n'est pas recommandée "à ce stade" chez les femmes enceintes, et même "contre-indiquée chez les personnes immunodéprimées".
L'épidémie de chikungunya affectant La Réunion depuis l'été s'est intensifiée ces dernières semaines. Du 1er janvier au 23 février 2025, 3.245 cas de chikungunya autochtones ont été signalés à La Réunion, en intégrant les 1.300 nouveaux cas enregistrés du 17 au 23 février 2025.
Et le vaccin Vimkunya ?
Maladie virale transmise aux humains, notamment par piqûre de moustiques tigres infectés, le chikungunya provoque le plus souvent une fièvre brutale accompagnée d'intenses douleurs musculaires et articulaires. Mais des complications (neurologiques, musculaires, cardiovasculaires) sont possibles, voire des symptômes persistants au-delà de trois mois. À ce jour, il n'existe pas de traitement curatif, comme le rappelle cette Minute Santé.
La HAS se prononcera prochainement sur l'utilisation du vaccin Vimkunya (Bavarian Nordic) face à l'épidémie actuelle à La Réunion. Même si l'on a été vacciné, les mesures de protection individuelle contre les piqûres de moustiques (répulsifs, vêtements longs, moustiquaires...) restent essentielles, rappelle la HAS.