Une ex-candidate FN qui avait comparé Christiane Taubira à un singe condamnée à 3000 euros d’amende avec sursis

Christiane Taubira
Anne-Sophie Leclère, ex-candidate FN, a été condamnée à 3 000 euros d’amende avec sursis, ce mercredi 28 septembre, par le tribunal correctionnel de Paris. Elle avait comparé Christiane Taubira à un singe.
Anne-Sophie Leclère, ancienne candidate du Front national aux municipales dans les Ardennes, a été condamnée mercredi à 3.000 euros d'amende avec sursis pour injure raciale. Elle avait comparé l'ancienne ministre de la Justice Christiane Taubira à un singe. Le parquet avait requis deux mois de prison avec sursis.
 

"Une peine symbolique"

Le tribunal correctionnel de Paris a prononcé une peine "symbolique", a estimé l'avocat d’Anne-Sophie Leclère, Me Jérôme Triomphe. Selon lui, les juges ont tenu compte du fait que Anne-Sophie Leclère avait "largement payé les propos qu'on lui reproche".
 
Le 17 octobre 2013, un reportage de l'émission "Envoyé spécial" sur France 2 montrait Anne-Sophie Leclère, propriétaire d'un magasin d'articles de pêche à Rethel, dans les Ardennes, qui s'efforçait de monter une liste pour les élections municipales de 2014.
 

Les faits

Questionnée alors sur un photomontage publié sur sa page Facebook et qui montrait d'un côté un petit singe et de l'autre la garde des Sceaux de l'époque, avec les légendes "à 18 mois" et "maintenant", Anne-Sophie Leclère avait notamment répété, "c'est une sauvage", et déclaré : "A la limite, je préfère la voir dans un arbre (...) que de la voir au gouvernement." Elle avait ensuite été exclue du parti d'extrême droite.
 

Injure raciale

Le tribunal l'a déclarée coupable du délit d'injure publique pour le photomontage, mais l'a relaxée pour le surplus. Elle avait expliqué à l'audience qu'elle ignorait que la caméra tournait. Il s'agissait du troisième procès d’Anne-Sophie Leclère, le premier où elle était présente.
 
En juillet 2014, le tribunal correctionnel de Cayenne en Guyane, ancienne terre d'élection de Christiane Taubira, l'a condamnée à neuf mois de prison ferme et cinq ans d'inéligibilité. Condamnation annulée le 22 juin par la cour d'appel, qui a jugé "irrecevable" l'action menée par l'association Walwari (un mouvement cofondé par l'ancienne garde des Sceaux début 1993).
 

Double procédure

Mais, parallèlement à cette procédure initiée en Guyane par Walwari, le parquet de Paris, qui n'avait pas été averti par Christiane Taubira de l'existence de cette procédure à Cayenne, avait ouvert une enquête, qui a donné lieu à ce procès devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris.
 
Du fait de cette première procédure, la défense d’Anne-Sophie Leclère estimait qu'elle ne pouvait être à nouveau poursuivie à Paris. Mais le tribunal a rejeté cet argument, ce qu'a regretté Me Triomphe, qui attend de s'entretenir avec sa cliente pour décider de faire ou non appel.