La patiente martiniquaise décédée à l’hôpital Lariboisière s’est étouffée selon le rapport d’autopsie (avocat)

Micheline Myrtil est morte sur un brancard à l'hôpital Lariboisière à Paris.
Micheline Myrtil, la patiente martiniquaise décédée à l’hôpital Lariboisière à Paris dans la nuit du 17 au 18 décembre, s’est étouffée, selon Eddy Arneton, l'avocat de la famille. Il affirme que "la faute de l'hôpital est acquise". 
La Martiniquaise de 55 ans est morte en raison d’une défaillance respiratoire, survenue à la suite d’un œdème pulmonaire. La patiente est morte "d'une défaillance respiratoire aigüe secondaire à un oedème pulmonaire (...) dans un contexte d'érythème diffus des téguments (rougeurs sur le corps, ndlr) pouvant faire évoquer une cause septique", écrit l'expert dans son rapport, demandant des examens complémentaires. Une enquête préliminaire en recherche des causes de la mort avait été ouverte en décembre. 

Pour Me Eddy Arneton, l’avocat de la famille de la victime, interrogé par Tiziana Marone d'Outremer La 1ère "il est acquis, désormais, que si elle avait été prise en charge suffisamment tôt, elle aurait pu être sauvée." "Cela cause nécessairement une douleur immense à la famille, cela aggrave sa douleur", poursuit l'avocat. 
 

Si elle avait été prise en charge suffisamment tôt, elle aurait pu être sauvée.
-- Me Eddy Arneton, avocat de la famille de Micheline Myrtil

 

"Manque de rigueur"

"Aujourd’hui, la faute de l’hôpital est acquise et l’hôpital ne pourra pas se cacher indéfiniment derrière le manque de moyens, alors qu’en vérité c’est le manque de rigueur dans le traitement de ce cas qui a conduit à ce drame, poursuit l'avocat martiniquais. Aujourd’hui, ce que réclame la famille, c’est qu’un juge d’instruction soit enfin désigné, afin que nous ayons pleinement accès au dossier."
 
Contacté par La 1ère, l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris n'a pas souhaité donner d'interview. Mais elle a publié un communiqué dans lequel elle explique qu'elle "n’a pas accès compte tenu du principe du secret de l’enquête pénale en cours". Elle affirme, également, qu'aucune "conclusion" ou "interprétation" ne peut être tirée du rapport d'autopsie , car il est "à ce stade non définitif".

Me Arneton affirme, par ailleurs, au journal Le Monde avoir reçu "plusieurs témoignages de familles rapportant des erreurs de diagnostic concernant leurs proches hospitalisés à Lariboisière". Des informations complémentaires que l’avocat martiniquais aurait versé à sa plainte pour attester selon lui de plusieurs "fautes commises par le service des urgences". 
 

"Des dysfonctionnements"

Victime de maux de tête et de fièvre, la Martiniquaise, employée à la mairie de Paris, avait été amenée aux urgences par les pompiers le 17 décembre dernier en fin de journée, avant d'être retrouvée inanimée par un aide-soignant au petit matin.

Le 14 janvier dernier, une enquête de l’AP-HP et de l’ARS avait conclu à une "série de dysfonctionnements" dans la prise en charge de Micheline Myrtil aux urgences de l’hôpital parisien. L’enquête a révélé une mauvaise identification de la patiente martiniquaise et une surveillance insuffisante de la zone de prise en charge des urgences.

La famille de la Martiniquaise avait porté plainte lundi 14 janvier, pour "homicide involontaire" et "non-assistance à personne en danger". La sœur et les enfants de la victime disaient alors espérer "connaître la vérité" afin que "les responsabilités soient identifiées".