Coronavirus : les entreprises ultramarines prévoient une baisse de 15% de leur chiffre d'affaires

D'après une enquête, les chefs d’entreprises ultramarins anticipent une baisse de 15 % de leur chiffre d’affaires pour 2020. Le rebond attendu d’ici la fin d’année devrait être limité en raison de l’absence de reprise dans certains secteurs, comme le tourisme.
Afin d’évaluer l’impact du confinement sur les entreprises ultramarines, les agences de l’IEDOM et de l’IEOM ont mené une enquête auprès d’un millier d’entrepreneurs Outre-mer sur l’activité de leur entreprise au cours du deuxième trimestre 2020. Interrogés à la fin du deuxième trimestre, les chefs d’entreprise ultramarins anticipent une baisse d'environ 15 % de leur chiffre d’affaires pour l’année en cours.

Selon certaines réponses, leur chiffre d’affaires pourrait même reculer de 20 % au deuxième trimestre par rapport à la même période de 2019. Que peut-on retenir de cette equête?
 

►Le tourisme, secteur le plus touché

Sans surprise, c’est le secteur des activités touristiques qui est de loin le plus frappé par la crise sanitaire, avec une baisse de 80 % de l’activité. 91 % des chefs d’entreprises ultramarins liés à ce secteur déclarent une forte détérioration de leur chiffre d’affaires. 
Viennent ensuite les secteurs du  BTP (- 16 %), l’industrie hors agroalimentaire (-15 %), le commerce et autres services (-10 %),  l’agriculture et l’industrie agroalimentaire (-8 %).


►La zone Antilles-Guyane durement touchée

La baisse d’activité est particulièrement marquée dans la zone Antilles-Guyane : les entreprises enregistrent un repli de -23,5% de leur chiffre d’affaires.
Si on ajoute les chefs d’entreprises qui déclarent une diminution comprise entre -5 % et -25 % de leur chiffre d’affaires, ce sont les trois quarts des entrepreneurs de cette zone qui ont subi une baisse significative de leur activité.

Par comparaison, le chiffre d’affaires dans la zone Océan Indien s’est inscrit en recul de 20 % et celui de la zone Pacifique de 16 %.
 
 

►La zone Océan Indien moins frappée

D’une façon générale, les chefs d’entreprises de la zone de l’Océan Indien semblent moins inquiets que leurs homologues des deux autres zones géographiques (Antilles-Guyane et Pacifique), notamment en ce qui concerne les débouchés clients ou les approvisionnements fournisseurs en fin d’année.

A contrario, les entrepreneurs de la zone Pacifique redoutent surtout un problème de débouchés au troisième trimestre.
Si les chefs d’entreprise anticipent une baisse de 15 % en général, ceux de  la zone Océan Indien se distinguent avec une prévision un peu moins défavorable (-10 %).

Enfin, le pessimisme des chefs d’entreprise est décroissant avec la taille de l’entreprise : les dirigeants de TPE sont ceux qui anticipent le plus fort recul.
 

►Recours au chômage partiel

Comme dans l‘Hexagone, la principale mesure concernant l’emploi adoptée par les entreprises ultramarines au cours du deuxième trimestre est le chômage partiel : 69 % des entreprises y ont eu recours. 
 

Cette proportion serait vraisemblablement plus grande encore si ce dispositif existait en Polynésie française, d’où l’importance des congés pour gérer l’inactivité forcée des salariés pendant la crise sanitaire dans la zone Pacifique (27%).

Le télétravail a aussi été pratiqué dans 58 % des entreprises. Seules 7 % des entreprises ultramarines ont effectué des licenciements.