Coronavirus : les projets fragilisés de Sulawesi (Nickel island) en Indonésie

Cours des métaux industriels au London Metal Exchange (LME)
Gagner du temps et de la compétitivité. L'éventuel report d'investissements chinois dans le nickel en Indonésie ne serait pas une mauvaise nouvelle pour l'industrie calédonienne. Le cours du métal à trois mois progressait légèrement, mardi à Londres, avec les autres métaux industriels.
 
Après 15 séances consécutives de baisse, les métaux industriels et le nickel ont évolué mardi en territoire positif. Le coronavirus pourrait perturber des projets chinois en Indonésie. La pression baissière sur les prix du nickel s’atténue, sans qu’il soit possible d’exclure une opération spéculative. "Le temps c'est du sang", disait le maréchal Joukov quand il justifiait les sacrifices pour retarder l'offensive allemande devant Moscou. Pour la Nouvelle-Calédonie, face à l'offensive indonésienne sur le nickel, le temps c'est de l'argent...

Le stratège du nickel
Luhut Pandjaitan, l’homme fort du nickel indonésien a déclaré que Joko Widodo, le président du pays, lui avait demandé de poursuivre ses efforts afin de développer l’industrie métallurgique du pays, ainsi que les investissements dans le secteur pétrochimique. Mais un report des investissements chinois est désormais envisagé, selon le ministre indonésien des affaires maritimes et des ressources naturelles.

Le coronavirus fragilise la demande
Le ministre a indiqué que l'épidémie de coronavirus pourrait retarder des projets dans les secteurs du nickel et de l’acier inoxydable, des investissements portés par des entreprises chinoises. 11 milliards de dollars seraient ainsi gelés sur l’ile de Sulawesi surnommée "nickel island", à cause des conséquences du coronavirus sur la demande chinoise en métal. Les analystes et les traders du LME de Londres ont réagi à cette annonce. Moins de nickel sur le marché ? Des projets retardés ? Les cours du nickel ont regagné un petit 0,44 % à 12.517 dollars la tonne.

Fragile reprise
Plus forte en matinée, la hausse du nickel (1,7 %) a ensuite été contrariée par l’annonce d’un des principaux investisseurs en Indonésie, Jinchuan, qui est aussi le premier sidérurgiste chinois. Jinchuan a émis un avertissement sur ses bénéfices, appelant ses usines à réduire leur production d’acier inoxydable, car certains stocks ont augmenté de 14 % à 10,8 millions de tonnes - un record depuis 2006. L'acier inoxydable reste sous pression, les prix baissent.

Ces dernières heures, la hausse du yuan par rapport au dollar apporte provisoirement un soutien aux métaux industriels. Les investisseurs chinois paient moins chers leurs achats de nickel libellés en billets verts. Les stocks de nickel sous mandat du LME ont légèrement augmenté pour atteindre 147 000 tonnes.