Depuis le début de la crise en Nouvelle-Calédonie, les bus et le Néobus du réseau Tanéo, ainsi que le transport scolaire opéré par la SCT, ne circulent plus dans l'agglomération.
Ce mercredi 5 juin, le Syndicat mixte des transports interurbains du Grand Nouméa a annoncé la prolongation de la suspension des lignes, jusqu'à nouvel ordre. "C'est le constat d'une situation qui s'impose à nous, depuis le 13 mai au soir. Pour pouvoir fonctionner, le réseau a besoin que les bus puissent circuler et que les chauffeurs et usagers puissent circuler en sécurité. Ce n'est pour le moment pas le cas", explique Antoine Borius, directeur général du Syndicat mixte des transports urbains.
Un milliard de francs CFP de dégâts estimés
Alors comment imaginer une reprise, avec un réseau de transport déjà cible quotidien de caillassage ? "On a besoin de routes accessibles de manière constantes. Ce n'est pas le cas. On a aussi besoin que nos usagers puissent avoir des points d'arrêts. Aujourd'hui, c'est compliqué sur les 1 080 arrêts du réseau, de savoir lesquels sont accessibles et sécurisés", poursuit le directeur du SMTU.
Selon le premier état des lieux dressé par le syndicat, les dégâts sur le réseau sont pour l'heure estimés à plus d'un milliard de francs CFP. "Cela correspond à l'état du revêtement des routes, du mobilier urbain détérioré, des feux de signalisation et des systèmes sur les stations complètement saccagés et détruits", détaille Antoine Borius. Un état des lieux plus précis doit encore être réalisé, une fois que tous les axes routiers seront dégagés.
"De toute évidence, le jour où on reprendra, ce ne sera plus le même réseau que celui que l'on a connu jusqu'au 12 mai 2024", assure le directeur du SMTU.
Quid du transport des élèves le 17 juin?
Le réseau s'occupe également du transport de 600 élèves. Qui devront reprendre le chemain de l'école le 17 juin prochain. Comment imaginer cette reprise? "On transporte beaucoup d'élèves. Sur Tanéo, 30% de la fréquentation avant la crise c'était des jeunes qui allaient étudier. Il y a, là aussi un état des lieux précis à faire. Parce qu'on ne sait pas pour le moment quels établissements scolaires ont été détéroriés. Est-ce qu'ils sont toujours ouverts ?", s'interroge le directeur du SMTU.
Une reprise pour l'heure difficile, au vu du nombre d'axes routiers de Nouméa et du Grand Nouméa encore impraticables. "A ce jour, le transport scolaire est un bon exemple de la refonte qui va être nécessaire. On ne peut pas reprendre comme avant. La reprise sera forcément partielle et dégradée. Mais pour le faire, on a besoin d'un retour au calme constant. Que les routes soient accessibles et que la sécurité soit garantie", conclut Antoine Borius.
Retrouvez l'entretien complet du directeur du SMTU, interrogé par Lizzie Carboni: