Dans son baromètre de la diversité, le Conseil supérieur de l'audiovisuel note que les personnes "non blanches" ont été plus nombreuses à la télé l'an dernier, mais surreprésentées dans les activités marginales ou illégales. "Un déni de citoyenneté", estime Mémona Hintermann.
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Si les personnes "perçues comme non blanches" ont été un peu plus nombreuses à la télévision l'an dernier, elles sont encore surreprésentées dans les activités marginales ou illégales, regrette le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) dans son rapport annuel paru vendredi 13 janvier.
Dans les fictions, le CSA relève que fictions américaines et européennes accordent à ces personnes une place "significativement plus importante" que les fictions françaises. Les "attitudes négatives" sont incarnées à 25% par des personnes "perçues comme non blanches" (contre 20% en 2015)et les "attitudes positives" le sont à 23% (contre 14% en 2015).
Par ailleurs, la télévision fait la part belle aux catégories socio-professionnelles les plus aisées (CSP+), qui constituent 76% des personnes représentées à l'écran. Les moins de 20 ans et les plus de 65 ans sont encore très peu présents à l'antenne note le CSA. Le taux de personnes perçues comme handicapées demeure particulièrement faible (0,8% des personnages).
Le baromètre de la diversité 2016 a été réalisé à partir du visionnage de 2 semaines de programmes en mai et septembre sur 17 chaînes de la TNT gratuite et Canal+, durant les tranches horaires de 17h à 23h, hors publicités et bandes annonces, et des JT de la mi-journée.
Une place plus importante dans les fictions
Dans son baromètre de la diversité, publié depuis 2009, le CSA note que la représentation des personnes "perçues comme non blanches" a légèrement augmenté en deux ans (16% en 2016 versus 14% en 2014), pour retrouver un niveau équivalent à celui de 2013, grâce aux programmes de sport et aux fictions. A l'inverse, ces personnes sont les moins représentées dans les programmes d'information (11% en 2016) qui "devraient refléter justement la diversité de la société française", relève le CSA.Dans les fictions, le CSA relève que fictions américaines et européennes accordent à ces personnes une place "significativement plus importante" que les fictions françaises. Les "attitudes négatives" sont incarnées à 25% par des personnes "perçues comme non blanches" (contre 20% en 2015)et les "attitudes positives" le sont à 23% (contre 14% en 2015).
"Un déni de citoyenneté" selon Mémona Hintermann
Le Conseil relève en outre que les personnes "perçues comme non blanches" sont surreprésentées dans les activités marginales ou illégales, à hauteur de 34%. Pour Mémona Hintermann, conseillère au CSA en charge de la diversité, cette distorsion est "un déni de citoyenneté". "Notre système audiovisuel n'est pas à la hauteur. Si on voit l'autre majoritairement dans des circonstances où il nous fait peur, où il représente un danger, alors nous contribuons, par l'audiovisuel, à rendre cette société haineuse. La télévision a un rôle majeur dans la constitution des opinions de notre pays", a ajouté la Réunionnaise jointe par l'AFP.
CSP, âge et handicap
Par ailleurs, la télévision fait la part belle aux catégories socio-professionnelles les plus aisées (CSP+), qui constituent 76% des personnes représentées à l'écran. Les moins de 20 ans et les plus de 65 ans sont encore très peu présents à l'antenne note le CSA. Le taux de personnes perçues comme handicapées demeure particulièrement faible (0,8% des personnages).Le baromètre de la diversité 2016 a été réalisé à partir du visionnage de 2 semaines de programmes en mai et septembre sur 17 chaînes de la TNT gratuite et Canal+, durant les tranches horaires de 17h à 23h, hors publicités et bandes annonces, et des JT de la mi-journée.