Délinquance : en 2019, plus d'infractions violentes en Outre-mer mais des disparités entre les territoires

Préparation des banderoles avant le départ dans les rues de Kourou
Le bilan 2019 de l'insécurité et de la délinquance dressé par le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) montre une relative stabilité de la violence en Outre-mer, toujours plus élevée que dans l'Hexagone.
Le sentiment d'insécurité et les violences sont régulièrement dénoncés dans les territoires ultramarins. À Mayotte, en Guyane ou encore en Nouvelle-Calédonie, des marches blanches sont régulièrement organisées par les habitants. En septembre 2020, des barrages ont même été dressés dans la commune de Tsingoni, à Mayotte, par des citoyens excédés de la violence quotidienne. 

Un sentiment corroboré par les statistiques du ministère de l'Intérieur. Sur l'année 2019, les forces de sécurité (policiers et gendarmes) ont enregistré plus de victimes d'infractions violentes dans les Outre-mer que dans l'Hexagone. Mais selon les territoires et selon les types de faits, les évolutions diffèrent. 
  

► Vols violents

Le nombre de victimes de vols avec violence est plus élevé à Mayotte et dans les Antilles que dans l'Hexagone, mais aussi en Guyane où une nette augmentation des faits de vols violents a été enregistrée pour 2019 : 6,5 victimes pour 1000 habitants. Mayotte est par ailleurs le deuxième territoire le plus concerné, malgré une légère baisse sur l'année passée. 

Mais le SSMSI note toutefois une baisse globale de ce type de délinquance dans tous les Outre-mer depuis quatre ans. 
 
  

► Vols sans violence

À l'inverse, la fréquence des vols sans violences de type pick-pocket, est "bien plus faible dans l'Outre-mer qu'en métropole", note le SSMSI. 6,1 victimes pour 1000 habitants ont été recensées dans les DROM-COM et 10,7 dans l'Hexagone. Il reste stable pour l'année 2019. 
 
   

► Coups et blessures volontaires 

Les faits de violences volontaires sont plus fréquents en Outre-mer. Concernant les violences sexuelles, les victimes sont légèrement plus nombreuses dans les territoires ultramarins (sauf à Mayotte) : 1,1 victimes enregistrées en 2019 dans les DROM-COM contre 0,8 dans l'Hexagone. La Guyane voit une forte hausse de ce type de faits, avec 1,7 victimes recensées pour mille habitants contre 1,3 en 2018. C'est le territoire le plus concerné. 
 

Le nombre de victimes de violences dans le cadre familial est deux fois plus élevé en Outre-mer. La Polynésie et la Nouvelle-Calédonie figurent en tête : respectivement 4,5 et 4,2 victimes (pour mille habitants) de coups et blessures volontaires enregistrées dans la sphère familiale l'an dernier, contre 3,7 et 3,6 en 2018. 

Enfin, s'il se stabilise, le nombre de victimes de violences hors cadre familial reste tout de même plus élevé en Guyane, en Guadeloupe, à Mayotte et en Nouvelle-Calédonie, que dans l'Hexagone.
 

Le nombre d’homicides est également beaucoup plus élevé qu’en métropole : en moyenne sur 3 ans (2017-2019), on déplore en métropole 1,3 victime pour 100 000 habitants. Ce ratio est de 3,2 en Polynésie, 4,6 à Mayotte, 5,1 en Martinique, 5,7 en Nouvelle Calédonie, 7,2 à la Guadeloupe, et 10,5 en Guyane. En revanche, la Réunion se situe proche de la moyenne métropolitaine avec un ratio de 2,0 victimes pour 100 000 habitants. 

Bilan 2019 du SSMSI

    

► Cambriolages

Le nombre de victimes de cambriolages continue de diminuer partout en 2019, sauf en Martinique. Là, 3,7 victimes pour mille habitants ont été recensées, contre 2,3 l'an passé. La baisse est en revanche marquée pour la Guadeloupe et la Guyane. 
 

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