Le marché de Pirae déménage sur l'ancien terrain militaire voisin (ComSup) rétrocédé à la commune.
La quinzaine de commerçants sera accueillie provisoirement sous un chapiteau, à partir du 19 août. Martine Chonvant en fait partie. Elle tient son stand depuis trente ans à Pirae mais compte bien s'adapter aux nouveaux locaux. « On a demandé certaines choses que la mairie a acceptées. Donc dans l’ensemble, je pense que ça va aller. On va se l’approprier ce marché. Ça va être le nôtre » confie Martine, qui s'enthousiasme à l'idée d'avoir un plus « grand parking. Il y a beaucoup de places. De ce côté-là, je pense qu’il n'y aura pas de problème. »
Il devait déjà fermer le 4 août mais la date butoir a été décalée de deux semaines, soit au dimanche 18 août et cette fois c'est la bonne. Une nouvelle aventure commence dès lundi 19 août. Fini le marché de Pirae, construit en 1969. C’est une page de l’histoire qui se tourne, non sans nostalgie. « Triste. Mais à la fois aussi, positif. Un chapitre se ferme et un autre s’ouvre. On va continuer l’aventure. On va terminer l’année. Ensuite on verra bien, au fur et à mesure, ce qui va se passer. La clientèle. Si elle est un peu plus présente que d’habitude, et ça sera peut-être chaleureux », espère Adèle Vivish Tauira, commerçante au marché de Pirae depuis deux ans.
Les clients fidèles sauront où les trouver, avec toutes les douceurs spéciales du dimanche. « Même si ça change, j’ai hâte quand même. (...) Même si on change d’endroit, même si on va n’importe où, ils vont nous suivre quand même », livre Repeta Mahaa, employée du marché depuis quatre ans.
Au fil des ans, le marché est devenu un véritable danger pour ses usagers. Habitués, clients de passage et commerçants : tous doivent accepter le changement. « C'est triste qu'ils doivent partir mais les installations se font un peu vieilles. S’il faut passer par là pour renouveler le marché, pourquoi pas. On verra comment ils vont être placés là-bas. Et ça sera une joie de les retrouver de l’autre côté », témoigne Steven Richmond.
Germain aussi est client, mais de passage. Il vient exprès de Mahina ce dimanche pour acheter ses plats. Le déménagement ne changera pas ses habitudes. « Bien sûr, on ira là-bas, au chapiteau », assure-t-il. Samuel non plus n'hésitera pas à revenir chercher son « poisson taioro » ou son « korori taioro ».
L'édifice verdâtre disparaîtra. Et Minette, la mascotte du marché, déménagera elle aussi avec sa propriétaire sous le chapiteau, qui fait office de nouveau marché et baptisé Matete iti no Pira'e. Les commerçants devraient rester « deux à trois ans » sous ce chapiteau, jusqu'à ce que le nouveau bâtiment soit construit, sur l'ancien terrain militaire.