Cinq jeunes étudiants étrangers en attente de visas, interpellent le collectif des citoyens de Mayotte, qui bloque le bureau des étrangers de la préfecture depuis le 14 octobre.
Ils souhaitent que ces derniers leur permettent de poursuivre leurs démarches administratives afin de partir étudier dans l’hexagone.
Ils étaient nombreux au départ, aujourd’hui, ils ne sont plus que cinq en attente d’un visa pour quitter Mayotte pour poursuivre leurs études supérieures.
Après plusieurs mois ou plusieurs années de démarches administratives, certains jeunes, la plupart originaires des Comores, ne voyaient pas le bout du tunnel, ils décident alors d’arrêter toutes procédures entamées. Et d’autres, comme Noura Ahmed, veulent encore y croire.
Depuis l’obtention de son Bac Professionnel service de proximité et vie locale au lycée de Kahani en 2019, la jeune fille alors en situation irrégulière enchaîne les prises de rendez-vous à la préfecture afin d’obtenir un titre de séjour. Ce qu’elle obtient en 2021.
Depuis, elle enchaine formations, stages, et bénévolat au sein d’une association sans jamais perdre de vue son objectif, un visa pour quitter Mayotte.
Depuis peu, avec ses camarades, ils finissent par voir la situation se débloquer peu à peu, mais c’était sans compter sur le mouvement du collectif des citoyens de Mayotte, qui manifeste devant le service des étrangers à Mamoudzou depuis le 14 octobre, le rendant inaccessible.
Un blocage intervenu à la suite de l’attaque d’automobilistes par des délinquants armés et cagoulés. Pour le collectif, c’est sans aucun doute l’œuvre de personnes étrangères originaires des Comores.
« Nous aussi, nous sommes contre ce qu’il se passe à Mayotte…les violences, la délinquance, on n’est pas tous pareil. Nous on veut pourvoir aller étudier et pour y arriver, on a besoin que le collectif entendre notre cri d’alerte afin de reprendre nos démarches administratives »
Noura Ahmed, étudiante d'origine comorienne
Noura Ahmed devait faire sa rentrée scolaire en BTS comptabilité depuis le 4 septembre à Nantes. Aujourd’hui encore, elle pense qu’il est encore possible d’y aller.
J’ai appelé l’école, j’ai expliqué ma situation, et ils m’ont dit de les re contacter que dès que j’obtiens mon visa.
Noura Ahmed, étudiante d'origine comorienne
Née à Mayotte, Noura part vivre aux Comores l’âge de 9 ans avec sa mère avant de revenir plusieurs années plus tard, nous confie-t-elle. La jeune fille vit à Chirongui dans le sud de l’île avec son père, lui, en situation régulière.
Chaque année, plusieurs néo-bacheliers se retrouvent boqués à Mayotte faute de papiers français.