Drépanocytose: les réserves de sang sont au plus bas, l'EFS a besoin de donneurs!

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L'Etablissement français du sang lance un appel aux dons pour renflouer les stocks. Les malades de la drépanocytose comptent parmi les premières victimes de la pénurie.
C'est un appel d'urgence. L'Etablissement français du sang cherche à mobiliser le plus grand nombre en ce début d'année. La cause: les réserves de sang sont très basses, après une forte baisse de fréquentation des sites de prélèvement ces dernières semaines. Les maladies hivernales telles que la grippe et la gastro-entérite, ont empêché de nombreux donneurs de se présenter. Résultat: alors que l'EFS espérait rassembler 100 000 poches de sang fin décembre, elle n'en a obtenu que 80 000.

 
Les malades de la drépanocytose en première ligne

L'inquiétude est donc réelle pour les malades ayant besoin régulièrement de transfusions. Et notamment les personnes souffrant de drépanocytose. Cette maladie génétique rare concerne  un nouveau-né sur 3 000 en France, les personnes originaires des Antilles et d'Afrique sont particulièrement touchées.
 

"Sans sang, ils ne peuvent pas vivre"

"Les malades ont besoin d'échanges transfusionnels. Ce sont des saignées, suivies de transfusions. S'il n'y a pas d'urgence, on peut les reporter de quelques jours, mais il y a un réel danger", précise Jenny Hippocrate. La présidente de l'Association pour l'information et la prévention de la drépanocytose (APIPD) se mobilise pour sensibiliser la population, à donner son sang, à ce besoin vital. "Le sang, c'est la nourriture des drépanocytaires", poursuit-elle. "Sans sang, ils ne peuvent pas vivre."
 
"La difficulté, c'est qu'il faut le phénotype des donneurs soit assez proche de celui des malades", rappelle Jenny Hippocrate. Or ces phénotypes varient en fonction de l'origine géographique des donneurs, d’où cet appel pour sensibiliser tout particulièrement les originaires des Antilles et d'Afrique. Si le sang transfusé est trop différent de celui de receveur, les risques d'accidents transfusionnels sont alors accrus, ces derniers pouvant même fatals pour le malade.
 

Qui peut donner?

Il faut avoir entre 18 et 70 ans, peser plus de 50 kilos. Le site de l'EFS a mis en ligne un court questionnaire afin que chacun puisse rapidement déterminer s'il peut ou non donner son sang. Si le volontaire a voyagé dans des zones à risques, subit une opération ou a été malade, il peut être amené à reporter son don de quelques semaines.

Ou donner?

Des centres de collecte existent un peu partout dans l'Hexagone, en Martinique, en Guadeloupe et à la Réunion. Ils sont cartographiés par l'EFS. Le sang collecté dans l'Hexagone peut ensuite prendre la destination des Outre-mer, ou les réserves sont régulièrement impactées par les épidémies telles que le zika ou la dengue.
 

Pourquoi hésiter?

"Il n'y a pas de raison, assure Jenny Hippocrate. On entend souvent des personnes nous dire qu'elles aimeraient donner mais craignent les piqûres. Alors j'insiste la dessus: tout le monde peut donner, ça ne prend que 45 minutes de son temps, les aiguilles sont aujourd'hui totues petites et il existe des crèmes anesthésiantes qui font qu'on ne ressent aucune douleur!"
 
Autre point important: "une poche de sang peut être conservée pendant 42 jours", poursuit la président de l'APIPD. "C'est pourquoi il est important que les donneurs se mobilisent sur la durée. Si tout le monde le fait en même temps, dans un mois et demi, nous allons nous retrouver dans la même situation!"

En savoir plus sur la drépanocytose avec le site de l'APIPD