Droit du sol: le ministre de l'Économie, Eric Lombard estime qu'il n'y a "pas de raison" de durcir les règles

Le ministre de l'Économie, Eric Lombard, estime qu'il n'y a pas de raison de durcir les règles du droit du sol.
Le débat autour du droit du sol en France fait débattre, elle divise même, notamment au sein du gouvernement. Jeudi 6 février, une partie des membres du gouvernement ont soutenu un texte de la droite visant à durcir le droit du sol à Mayotte. Ce dimanche, c'est le ministre de l'Économie qui prend ses distances avec ses collègues en estimant qu'il n'y avait "pas de raison" de durcir les règles.

Décidément, la question du droit du sol n'arrête pas de diviser, et ce, même au sein du gouvernement de François Bayrou. Alors que Bruno Retailleau et Gérald Darmanin, respectueusement ministre de l'Intérieur et de la Justice ont se sont positionnés en faveur du durcissement du droit du sol, Eric Lombard, ministre de l'Économie, a quant à lui pris ses distances avec ses collègues. Il estime qu’il n’y a "pas de raison" de durcir les règles du droit du sol en France, alors qu'un débat en ce sens est demandé par certains membres du gouvernement venus de la droite.

"Il me semble que le dispositif législatif actuel est tout à fait satisfaisant donc je ne vois pas de raison" de durcir les règles, a-t-il déclaré lors d'un entretien pour plusieurs médias nationaux "Cela ne me parait pas nécessaire [...] en termes de politique publique, il faut répondre aux problèmes qui se posent et il me semble que cela n'est pas un problème qui se pose", a-t-il ajouté.

Il ne démissionnera pas si la mesure est approuvée

Le ministre, venu de la gauche et ancien fidèle de Michel Rocard, a en revanche refusé de mettre sa démission dans la balance si des mesures allant dans le sens d'un durcissement du droit du sol étaient approuvées. "Il n'y a pas de conflit, il y a des histoires personnelles et des expressions politiques diverses, et il y a une ligne dont François Bayrou est garant et dans laquelle je me reconnais", a-t-il déclaré, estimant qu'il n'y avait "aucune mise ne garde, aucune critique" dans ses propos.

Le débat sur un durcissement du droit du sol monte depuis plusieurs jours au sein du fragile gouvernement de François Bayrou, dont le budget 2025 a été adopté cette semaine après avoir recours au 49-3. Certaines personnalités issues de la droite, comme le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau et son homologue de la Justice Gérald Darmanin, appellent à durcir les conditions de ce droit, qui permet aux enfants nés en France de parents étrangers d'accéder automatiquement à la nationalité à 18 ans.

François Hollande estime qu’il faut "agir" plutôt qu’"ouvrir des débats"

À Mayotte, département durement touché par le passage du cyclone Chido et qui fait face depuis de nombreuses années à des vagues migratoires importantes, les élus sont partagés sur l’efficacité d’une telle mesure. En revanche, ils sont unanimes pour demander la suppression du titre de séjour territorialisé.

Vendredi, le Premier ministre François Bayrou a ouvert la porte à un débat sur le sujet, tout en déclarant souhaiter "un débat public approfondi et beaucoup plus large que ça" sur "ce que c'est qu'être français". L’ancien président de la République, François Hollande a appelé François Bayrou à "agir" plutôt qu'à "ouvrir des débats".