Il est 15 heures au village Norino. Entourés des plus jeunes, Doralice, Mariana, Nelissa et Georges s'affairent dans la préparation du couac, avec comme ingrédient essentiel les racines du manioc.
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Ces tubercules, qui sont la base de l’alimentation chez les trois communautés de Guyane (amérindien, bushinengué et créole) sont d’abord arrachés à la terre dans les abattis. Après cela, viennent alors les autres étapes.
Grattage et nettoyage : Cette action se réalise en générale sous forme de « mayouri ». Les volontaires grattent les maniocs puis les lavent à l’eau clair.
Le râpage : cette étape s’effectue à l'aide d'une grande râpe fabriquée artisanalement (Tima en palikur). Les hommes réduisent le manioc à l'état de pâte.
Le séchage : la pâte est placée dans une grande "couleuvre" (matap en palikur), longue vannerie allongée, avec une boucle à chaque extrémité, ce qui permet ainsi de presser la pâte de manioc et d'en extraire le jus toxique.
Le tamisage : passage au tamis ou le "manaré" (Hu en Palikur), une étape importante qui consiste à extraire les fibres du manioc. On obtient alors la farine.
La mise en platine : dernière étape qui consiste à griller la farine de manioc. On doit veiller à la remuer et retourner constamment jusqu'à la cuisson de cette dernière.
Selon la quantité de manioc, la fabrication peut durer 3 à 6 jours, voire plus.