En Outre-mer, gare aux maladies cardiovasculaires !

Une campagne pour reconnaître les symptômes de l'AVC et réagir
Selon les dernières données de Santé Publique France, la prévalence des AVC, accidents vasculaires cérébraux, est plus importante en Outre-mer que dans l'Hexagone. Des chiffres qui peuvent s'expliquer par des inégalités persistantes.

En 2022, 122 422 adultes ont été hospitalisés pour des accidents vasculaires cérébraux (AVC) en France. Parmi eux, de nombreux patients ont été pris en charge dans les unités neurovasculaires en Outre-mer. 10 ans après le plan national "Accidents vasculaires cérébraux 2010-2014", Santé publique France publie un premier état des lieux des AVC en France

Aux Antilles, un risque géré ?

Parmi les départements ultramarins, la Guadeloupe et la Martinique sont plutôt de bons élèves, avec une moyenne d'âge lors de l'AVC proche de celle de l'Hexagone et des unités neurovasculaires relativement bien équipées en lits.

La prévalence antillaise des AVC est tout de même plus importante que les taux nationaux. Au même titre que les habitants des départements du Nord, des Côtes-d'Armor et de la Seine-Saint-Denis et "des personnes résidant dans les communes les plus défavorisées de l'Hexagone", les taux de maladies et de troubles neurovasculaires dans les départements d'Outre-mer sont plus élevés, jusqu'à 20 % de plus que dans l'Hexagone.

Dans les départements d'Outre-mer, les taux sont souvent 20 fois plus élevés que dans l'Hexagone concernant les AVC.

Pour Santé publique France, les résultats sont clairs et "montrent la nécessité d'une prévention plus efficace de l'AVC dans certains territoires et populations". Des campagnes de prévention existent déjà, en Guadeloupe notamment, où en 2022, deux à trois personnes étaient victimes d'un AVC chaque jour

À la Réunion, le fléau du tabac 

La prévalence des AVC est également importante à La Réunion avec un âge moyen de 68 ans lors de l'accident. Mais c'est un autre type de maladie cardiovasculaire qui inquiète Santé publique France sur l'île : les cardiopathies ischémiques. Elles sont le résultat d'une insuffisance d'oxygénation du cœur, et peuvent se traduire par un infarctus du myocarde, communément appelé "crise cardiaque". 

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"Peut-être parce que la prévalence du tabagisme est plus importante à la Réunion que dans les autres DROM. 21 % à la Réunion, contre 12 % dans les autres départements d'Outre-mer", évoque le rapport de Santé publique France. 

En Guyane et à Mayotte, 0 lit en unité neurovasculaire

Comme les autres départements d'Outre-mer, la Guyane et Mayotte connaissent des taux d'AVC importants. Répertoriés parmi les territoires français les plus pauvres, les équipements hospitaliers manquent. À Mayotte comme en Guyane, le nombre de lits en unité neurovasculaire est de zéro, recense Santé publique France.

À Mayotte, en 2023 pourtant, les accidents cardio-vasculaires représentent la première cause d'hospitalisation des adultes au Centre hospitalier de Mamoudzou, qui reçoit chaque année plus de 250 appels concernant des AVC. 

Autre donnée différente de l'Hexagone : l'âge du patient au moment de l'AVC. Dans l'Hexagone, aucune donnée départementale ne descend en dessous des 70 ans. Un âge qui baisse à 62 ans en moyenne pour Mayotte et la Guyane. Les maladies cardiovasculaires restent la première cause de mortalité dans le monde et la deuxième en France.