Cinquante ans après le premier essai nucléaire français en Polynésie, le Réseau Sortir du nucléaire appelle l’Etat à rendre justice aux victimes des explosions, dont les nombreuses conséquences néfastes perdurent.
Il y a cinquante ans, étant dans l’impossibilité de réaliser des explosions nucléaires dans le Sahara à la suite de l’indépendance de l’Algérie, la France se rabattait sur le Pacifique et la Polynésie. Le 2 juillet 1966, Paris procédait à un tir sur l’atoll de Moruora, sans consulter la population. En trente ans, jusqu’en 1996, en dépit des protestations locales, ainsi que de nombreux élus et de la communauté internationale, la France fera 193 essais au total, aériens ou souterrains. Selon le Réseau Sortir du nucléaire, cela représenterait « 2900 fois la puissance de la bombe d’Hiroshima ».
« Ces explosions ont fragilisé les fonds sous-marin, entraînant un risque d’effondrement des atolls de Moruroa et Fangataufa. Des débris toxiques et radioactifs (métaux lourds, plutonium…) contaminent toujours durablement les sols et menacent la population. Aux milliers d’habitants et travailleurs irradiés pendant les essais, il faut ajouter les déficits de naissance, malformations congénitales et infirmités que subissent toujours un nombre non négligeable d’enfants polynésiens, comme le montre une étude publiée en février par l’Observatoire des armements », souligne le Réseau Sortir du nucléaire.
Déplorant que le président Hollande, comme ses homologues avant lui, n’ait émis lors de sa visite en février « aucune excuse de la part de l’État pour avoir imposé à l’archipel cet héritage fatal », le Réseau Sortir du nucléaire exige que tout soit « mis en œuvre pour faire enfin la lumière sur les impacts des essais, assurer un véritable suivi sanitaire des populations, dédommager les victimes et procéder autant que possible à une décontamination des atolls. » Par ailleurs, le Réseau s’est associé aux demandes des associations "193" et "Moruroa e Tatou", qui ont publié une « Déclaration du 2 juillet 2016 » adressée à la France et aux Nations Unies (voir ci-dessous).
« Ces explosions ont fragilisé les fonds sous-marin, entraînant un risque d’effondrement des atolls de Moruroa et Fangataufa. Des débris toxiques et radioactifs (métaux lourds, plutonium…) contaminent toujours durablement les sols et menacent la population. Aux milliers d’habitants et travailleurs irradiés pendant les essais, il faut ajouter les déficits de naissance, malformations congénitales et infirmités que subissent toujours un nombre non négligeable d’enfants polynésiens, comme le montre une étude publiée en février par l’Observatoire des armements », souligne le Réseau Sortir du nucléaire.
Seulement cinq Polynésiens indemnisés
« Comme l’ont révélé les archives ouvertes suite à la levée du secret défense en 2013, c’est en toute conscience de leurs impacts sanitaires que la France a procédé à ces explosions, irradiant ses propres citoyens polynésiens après avoir irradié les Algériens » rappelle l’association. Selon cette dernière, seulement vingt personnes, dont seulement cinq Polynésiens, ont pu bénéficier d’une indemnisation à ce jour. Et la compensation financière annuelle versée à la Polynésie pour faire face aux conséquences sanitaires et environnementales a été ramenée à 84 millions d’euros en 2016, alors qu’elle avait été fixée à 150 millions d’euros en 1996.Déplorant que le président Hollande, comme ses homologues avant lui, n’ait émis lors de sa visite en février « aucune excuse de la part de l’État pour avoir imposé à l’archipel cet héritage fatal », le Réseau Sortir du nucléaire exige que tout soit « mis en œuvre pour faire enfin la lumière sur les impacts des essais, assurer un véritable suivi sanitaire des populations, dédommager les victimes et procéder autant que possible à une décontamination des atolls. » Par ailleurs, le Réseau s’est associé aux demandes des associations "193" et "Moruroa e Tatou", qui ont publié une « Déclaration du 2 juillet 2016 » adressée à la France et aux Nations Unies (voir ci-dessous).